"On sait bien que notre majorité est relative" : Lucie Castets tempère les ambitions du NFP
"Le programme, rien que le programme". C'était le mantra de plusieurs figures du Nouveau Front Populaire depuis leur victoire aux élections législatives. Sauf qu'en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, la gauche ne pourra pas faire sans compromis. Lucie Castets l'a bien compris : celle qui prétend toujours au poste de Premier ministre montre de nouveaux signes d'ouverture, dans une interview accordée au Parisien.
"J'ai toujours été très claire sur le sujet : le programme du NFP c'est notre base de travail mais il a été construit pour l'exercice du pouvoir en cas majorité absolue", affirme la directrice des finances de la mairie de Paris, choisie par le NFP pour diriger un hypothétique gouvernement. "Maintenant on n'est pas fous, on sait bien que notre majorité est relative", reconnait Lucie Castets. La candidate à Matignon veut donc "aller chercher des accords" dans l'hémicycle "sur des sujets relatifs au pouvoir d'achat des Français", à partir de "cette base programmatique".
Le NFP "travaillera avec tout le monde"
Que faire des grandes promesses de campagne du Nouveau Front populaire ? Rétablissement de l'ISF, hausse du Smic à 1600 euros : pour Lucie Castets, ces mesures restent "des horizons". Elle réaffirme "un objectif clair d'amélioration significative du pouvoir d'achat", mais "sur les modalités de mise en œuvre, il faudra en parler avec les partenaires sociaux à qui on veut redonner la main", promet-elle. Elle fait à nouveau un pas vers ses adversaires politiques, affirmant que le NFP "travaillera avec tout le monde" mais "n'ira pas chercher des compromis avec le Rassemblement national".
Quant au programme fiscal du NFP, Lucie Castets se veut, là aussi, rassurante : "notre objectif est de procéder une forme de cadencement en fonction de ce qui est faisable à court et à moyen terme, de toujours prévoir des recettes en face des dépenses." Elle réaffirme également la "volonté" de la gauche "d'aller chercher des ressources fiscales chez les plus aisés", et rappelle : "Avec nous, neuf Français sur dix ne paieront pas plus d'impôts : il n'y aura pas de matraquage fiscal."