Budget : "en colère", Coquerel et Courson quittent Matignon sans les lettres plafonds
Le président de la commission des Finances et le rapporteur du Budget de l'Assemblée nationale se sont rendus ce mardi à Matignon pour réclamer des documents relatifs au budget 2025. Ils sont repartis bredouille.
"On est assez sidérés", lâche Eric Coquerel devant la presse en quittant Matignon, ce mardi 17 septembre, en compagnie de Charles de Courson. Le président de la commission des Finances et le rapporteur général du Budget de l'Assemblée réclamaient depuis des semaines que Matignon leur transmette les lettres plafonds, ces documents qui fixent les enveloppes attribuées à chaque ministère pour l'an prochain. Devant le refus du Premier ministre, ils sont venus les consulter sur place. Mais sont repartis bredouilles.
"On nous a refusé la consultation de ces documents", s'indigne le député insoumis en ressortant de l'hôtel de la rue de Varenne, trente minutes après son arrivée. Alors que "c'est un droit constitutionnel qui est octroyé au président de la commission des Finances et au rapporteur général du budget, on nous l'a refusé", répète Eric Coquerel, qui accuse Emmanuel Macron de "mettre en danger la démocratie".
Des coupes budgétaires pour plusieurs ministères
L'élaboration du projet de loi de finances 2025 a pris un retard considérable depuis la dissolution surprise de l'Assemblée nationale le 9 juin. Les lettres plafonds, habituellement expédiées en juillet, ont été reçues seulement fin août dans les ministères. En ce qui concerne l'Assemblée nationale, plusieurs documents ont déjà été transmis à la commission des Finances, mais ni les lettres plafonds, ni le tiré à part officiel dans lequel le gouvernement a coutume de résumer les prévisions de dépenses de l'Etat.
Pourquoi Michel Barnier refuse-t-il aux députés l'accès à ces documents ? Le Premier ministre redoute forcément que le détail du projet de loi de finances ne s'ébruite dans les jours qui viennent, alors que plusieurs ministères s'apprêtent à subir des coupes budgétaires conséquentes pour combler le déficit public. De quoi dissuader de potentiels prétendants à un poste au sein du nouveau gouvernement en pleine composition.