Grève des dockers aux États-Unis : le ministre des Transports fait pression pour rouvrir les ports
"Nous voyons des ports fermés au beau milieu d'une catastrophe", s'est lamenté un sénateur républicain de Caroline du Sud, cité par l'AFP. Quelques jours après le passage de l'ouragan Hélène dans le sud des États-Unis, qui a fait au moins 155 morts, la grève entamée par les dockers américains mardi 1er octobre menace de limiter les opérations de secours. Si bien que l'exécutif est forcé de sortir de sa réserve. Ce mercredi, le ministre des Transports s'est engagé à "faire pression sur les parties" pour permettre la réouverture des ports.
"Venez à la table des négociations, entendez-vous, aboutissez à un accord, rouvrez les ports", a exhorté Pete Buttigieg sur la chaîne CNBC. "Nous pensons que les parties ne sont pas si éloignées économiquement l'une de l'autre, pas autant qu'elles ne le pensent", a-t-il insisté.
Hausse des salaires et meilleure protection face à l'automatisation
Le syndicat des dockers américains (ILA) et l'Alliance maritime des États-Unis (USMX) ont jusqu'alors échoué à trouver un accord social pour les six prochaines années concernant les travailleurs des terminaux de conteneurs et d'import/export de véhicules de 14 grand ports de la cote Est et du Golfe du Mexique. Le précédent accord expirait lundi 30 septembre, à la suite de quoi 45.000 dockers ont entamé une grève.
L'Alliance maritime, qui représente les employeurs, a proposé une hausse des salaires de 50% sur six ans, ce que le syndicat juge insuffisant. Ce dernier réclame par ailleurs une meilleure protection face aux pertes d'emploi liées à l'automatisation.
Le ministre des Transports a souligné la légitimité des revendications syndicales, pointant que les résultats du secteur avaient bondi de 350% en dix ans, tandis que les salaires n'avaient été revalorisés que de 15% sur la même période. Les employeurs "sont à coup sûr en position de pouvoir partager cette rentabilité avec leurs employés", a-t-il plaidé. D'autre part, il a légitimé la volonté des dockers de "travailler avec une technologie fiable et sûre mais s'assurer aussi qu'elle n'est pas utilisée pour comprimer leurs conditions de vie."