Budget 2025 : le Rassemblement national menace le gouvernement d'une motion de censure

Budget 2025 : le Rassemblement national menace le gouvernement d'une motion de censure Ce dimanche, le Rassemblement national a brandi un "carton rouge" face au gouvernement, menaçant l'exécutif d'une motion de censure et assurant qu'il voterait contre le projet de loi de finances 2025.

Les députés du Rassemblement national invités dans différentes émissions politiques ont dressé un bilan sévère des six jours de débats sur la partie "recette" du budget 2025, qui ont occupé l'Assemblée nationale cette semaine. Jean-Philippe Tanguy, chef de fil du groupe RN sur le projet de loi de finances a assuré qu'ils voteraient contre, alors qu'il y avait jusqu'à présent un certain flou sur la position du RN, entre votre contre et abstention. 

Pas de dialogue avec les oppositions 

Sur France 3, le député de la Somme s'est dit "déçu et très en colère", expliquant que si le Premier ministre Michel Barnier "avait promis de dialoguer avec les oppositions […], il ne dialogue avec personne". Sur LCI, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National a affirmé qu'il n'y avait "pas eu de geste du gouvernement". "Nous prévenons ce gouvernement […] vous êtes en train de créer les conditions de votre censure […] aujourd'hui, sur les recettes, c'est carton rouge", a-t-il lancé. Au même moment sur France Inter, Thomas Ménagé, invité de "Questions Politiques" a pointé "une certaine duplicité de Michel Barnier", qui ne tiendrait pas la promesse du "travail en commun".

"C'est du sabotage"

Les trois députés ont par ailleurs dénoncé "l'obstruction" du camp gouvernemental, qui a déposé 45% des amendements sur la première partie du projet de loi de finances. "C'est du sabotage", a fustigé Jean-Philippe Tanguy. Le RN s'inquiète notamment de l'utilisation de l'article 47 de la Constitution par le Premier ministre, qui prévoit que si l'Assemblée n'arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours, soit le 21 novembre, le gouvernement puisse saisir le Sénat. "Sous ses airs sages, de personne tranquille, c'est une personnalité machiavélique qu'on découvre en réalité", a affirmé le député. 

L'ombre du 49.3

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a indiqué dans une interview au Parisien ce dimanche que "depuis une semaine, les amendements déposés par le NFP et adoptés par l'Assemblée représentent plus de 40 milliards de hausse de fiscalité", une taille "pantagruélique" selon le président du MoDem François Bayrou. De son côté, le président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel s'est félicité d'un budget "NFP-compatible", avec "35 milliards" de recette supplémentaires par rapport à la copie initiale du gouvernement suite à des amendements proposés ou soutenus par le NFP. 

Au Palais Bourbon, les débats sur la première partie du budget reprendront le 5 novembre. D'ici là, les députés doivent examiner le budget de la Sécurité sociale. Les députés craignent notamment un possible 49.3 : en cas de rejet de texte, celui-ci serait transmis au Sénat, avant la convocation d'une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs qui devront se mettre d'accord. Faute de majorité à l'Assemblée, l'exécutif pourrait faire usage du 49.3 pour le vote final.