De nombreux mouvements sociaux attendus d'ici la fin de l'année

De nombreux mouvements sociaux attendus d'ici la fin de l'année Alors que le gouvernement cherche à faire des économies sur le budget 2025, de nombreuses grèves se préparent dans le public comme dans le privé.

Le déficit devrait atteindre 6,1% du PIB en 2024, contraignant le gouvernement à chercher à faire des économies pour réduire celui-ci et à introduire de nouvelles taxes dans le budget 2025. De quoi faire réagir les syndicats, aussi bien chez les fonctionnaires que dans le privé, qui appellent à plusieurs journées de mobilisation. 

La colère des agriculteurs 

Les agriculteurs sont les premiers à monter au créneau, l'alliance syndicale agricole majoritaire formée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appelant à "une reprise des actions" commencées l'hiver dernier. La mobilisation a repris ce dimanche 17 novembre et devrait se poursuivre dans la semaine, afin de "faire passer le message que la situation que vit l'agriculture aujourd'hui est une situation d'urgence, dramatique dans certains endroits", a expliqué le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. En cause, la possibilité d'un accord commercial entre la Commission européenne et le Mercosur. Bien que le gouvernement français y soit opposé, celui-ci pourrait trouver une majorité au sein de l'UE. 

Grèves à Noël 

Les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève de 24 heures le 21 novembre prochain, puis à une grève reconductible à partir du 11 décembre, ce qui inquiète déjà le gouvernement et les voyageurs quant aux transports pour Noël. Les cheminots s'inquiètent de "la liquidation de Fret SNCF", scindée en deux entités après une procédure intentée par la Commission européenne pour aides publiques illégales, mais aussi "la privatisation dans les activités TER, Transilien et Intercités" ainsi que l'ouverture à la concurrence et "l'éclatement de SNCF Réseau". Les premiers cheminots de SNCF Voyageurs doivent être transférés dans des filiales de la SNCF dès mi-décembre, filiales créées pour répondre aux appels d'offres TER lancés par les régions. Les syndicats ont annoncé "un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre", bien que le PDG de l'entreprise estime cette grève "évitable". 

Dès le 5 décembre, les fonctionnaires doivent également se mettre en grève, suite à un bras de fer tendu avec leur ministre Guillaume Kasbarian. Les syndicats ont appelé à une journée d'action, de "rassemblements, de manifestations et de grève sur l'ensemble du territoire" le 5 décembre prochain. Deux raisons à leur colère : la réduction de 100% à 90% de l'indemnisation des congés maladie des fonctionnaires et l'instauration de trois jours de carence non payés, au lieu d'un actuellement. 

Convergence des luttes et menace d'un shutdown 

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a appelé à une "journée de convergence de toutes les luttes pour l'emploi" le 12 décembre. Le syndicat a recensé "plus de 180 plans de licenciements dans toute la France qui concernent plus de 100 000 emplois directs et indirects, essentiellement dans l'industrie", un chiffre qui augmente "puisque chaque jour, la liste s'allonge". Auchan a notamment annoncé un plan social d'ampleur, qui menace plus de 2300 salariés, et Michelin a annoncé fermer deux usines et supprimer plus de 1200 emplois. 

Enfin, quatre syndicats des biologiques médicaux menacent d'un "shutdown", fermant les laboratoires d'analyses médicales du 23 au 31 décembre inclus, appelant l'Assurance maladie à rouvrir les négociations sur leurs tarifs, revus à la baisse. Les syndicats accusent la Caisse nationale d'Assurance maladie d'avoir "trahi" un accord signé en juin 2023 et d'avoir décidé "sans concertation préalable" de réduire les tarifs des actes à compter de septembre. Sur les premiers mois de 2024, les demandes d'analyses biologiques ont augmenté de 5,5%, impliquant de réduire certains tarifs afin de maintenir l'enveloppe budgétaire. Les biologistes assurent que ces baisses tarifaires mettent en danger le réseau de laboratoires, notamment les petits sites de proximité.