Bayrou prépare son nouveau gouvernement et rencontre les forces politiques
Dix jours après la chute du gouvernement Barnier, son successeur va s'efforcer de ne pas subir le même sort. François Bayrou a ouvert ce lundi des consultations avec les forces politiques représentées au Parlement, "par leur ordre d'importance" numérique dans la chambre basse. Objectif : négocier, avec les uns, les conditions d'une entrée au gouvernement, avec les autres, celles d'une non-censure.
La série de discussions s'est donc ouverte avec les représentants du Rassemblement national, premier groupe à l'Assemblée : Marine Le Pen et Jordan Bardella sont arrivés à Matignon à 9H. "Il est peut-être un peu trop tôt pour dire si nous avons été entendu mais nous avons été écoutés", a déclaré à la sortie la présidente du groupe. "Le Premier ministre nous a exprimé le souhait que l'ensemble des députés soient traités de manière parfaitement égale", s'est-elle en tout cas réjoui.
C'est ensuite Gabriel Attal qui s'est entretenu avec François Bayrou, en sa double qualité de chef du groupe Ensemble pour la République et du parti Renaissance. Le macroniste, dont le groupe a participé au socle commun du précédent gouvernement, a quitté Matignon après 45 minutes de discussion, sans faire de commentaires devant la presse.
Fin des consultations prévue mardi
Troisième groupe en nombre, La France insoumise a refusé de rencontrer le Premier ministre du moment qu'il n'avait "pas encore formé son gouvernement et ne s'[était] pas encore présenté devant l'Assemblée nationale". Ce sont donc les socialistes qui ont succédé à Gabriel Attal : à leur sortie, le patron du parti, Olivier Faure, a salué un "échange sérieux et cordial, dans une logique de compromis", tout indiquant qu'aucun "accord de censure" n'avait pour l'heure été conclu. François Bayrou doit encore recevoir, tour à tour, les Répubicains, les écologistes, le MoDem, Horizons, les indépendants du groupe Liot, les communistes et l'UDR d'Eric Ciotti.
Le Premier ministre a indiqué qu'il souhaitait clore les consultations mardi, après quoi il entrera dans le vif de la constitution de son gouvernement. Sauf surprise, sa palette de couleurs politiques ne devrait pas être bien différente de celle de l'équipe précédente : si la droite a laissé planer le doute sur sa participation, l'un de ses membres, Bruno Retailleau, aurait déjà ouvert les discussions avec François Bayrou, selon plusieurs médias, se disant prêt à renoncer à son projet de loi immigration pour conserver son poste au ministère de l'Intérieur.