La France toujours championne d'Europe des dépenses de protection sociale en 2023
En 2023, les dépenses liées aux prestations de protection sociale sont restées "quasi stables" dans l'UE mais ont reculé en France, qui reste cependant la championne d'Europe des dépenses en pourcentage de son PIB, selon une étude de la Drees. En moyenne, ces dépenses représentent 26,6% du PIB dans les 27 pays de l'Union européenne, soit " 10 540 euros par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA), estime l'étude des services statistiques des ministères sociaux, réalisée à partir d'une base de données d'Eurostat. Mais d'autres études, menées à partir de chiffres de l'OCDE, montrent des résultats légèrement différents.
D'importantes disparités géographiques
Selon la Drees, d'importantes disparités entre zones géographiques sont à noter, les pays du nord et de l'ouest de l'UE consacrant en général plus de ressources à la protection sociale. En France, cela représente 31,5% du PIB, soit la part "la plus élevée" de l'UE. Cependant, en dépenses par habitant, la France n'occupe que la cinquième place, avec 12 960 euros en PPA, derrière le Luxembourg (20 840 euros), l'Autriche (13 840 euros) ou encore l'Allemagne et le Danemark. Concernant les pays du sud de l'Europe, leur niveau de dépenses est "compris entre 13,2% du PIB à Malte et 29,1% en Italie", quand les pays de l'Est "allouent des sommes bien inférieures", détaille l'étude.
Recul des dépenses en France
Mais en "euros constants", soit un calcul qui neutralise les effets de l'inflation, à 6% en moyenne en 2023, les dépenses de protection sociale sont restées "quasi stables" à +0,1% en moyenne dans l'UE, après une baisse de 3,3% en 2022, et une tendance à la hausse de +1,4% par an en moyenne sur la période 2012-2022.
Selon l'étude, quinze pays européens ont vu ces dépenses en euros constants augmenter, notamment la Pologne (+8,2%), la Slovaquie (+7,8%) et Chypre (+5,9%). Cela est notamment dû à la forte inflation, qui a poussé certains pays à mettre en place des mesures de soutien du pouvoir d'achat. Cependant, en France, elles ont "reculé pour la deuxième année consécutive", à -1,9% après -2% en 2022, après avoir augmenté de +1,4% par an entre 2012 et 2022.
Le premier poste de dépenses est le risque "vieillesse-survie", soit les pensions de retraite, dans la "quasi-totalité des pays", avec 47% de l'ensemble. Celui-ci est suivi du risque "maladie-soins de santé" (soins, arrêts de travail,…) qui représente 30% du total en moyenne. Enfin, les dépenses pour les risques "famille, invalidité, emploi, logement, pauvreté-exclusion sociale" représentent 23% de l'ensemble.