Bientôt des baies de disques SSD pour les pro ?

Des chercheurs d'IBM testent une solution de stockage SSD à 4 To. Près de trois fois plus rapide que les solutions classiques, elle gère plus d'un million d'opérations d'entrées / sorties par seconde.

Le marché des disques durs à base de mémoire flash (ou SSD), n'a peut être pas fini de faire parler de lui. Alors que tous les constructeurs travaillent sur l'augmentation des capacités, et baissent en parallèle les prix, IBM vient de faire une annonce pour le moins intéressante : ses chercheurs sont en train de passer en phase de test la première baie de disques SSD d'une capacité de 4 To.

Une petite évolution donc pour un marché qui se contente pour le moment de disques à l'unité de 64, 128 voire 256 Go. Si IBM est prêt à viser si gros en capacité, alors même que le prix de la mémoire flash reste élevé par rapport à un disque dur standard (comptez 450 euros pour un disque dur SSD de 32 Go, contre 100 euros pour un disque dur standard de 400 Go), c'est qu'il espère séduire une clientèle d'entreprises et d'universitaires avide de performances.

Avec une baie de disques de 4 To, IBM porte la mémoire flash vers le stockage de masse en proposant une capacité égale, et même pour le moment supérieure à celle des disques mécaniques (pour le moment à 1,5 To d'espace). Une capacité suffisante pour faire en sorte que les SSD soient utilisés sur des applications critiques. Et IBM n'a pas seulement misé sur l'amélioration de la capacité de stockage, mais a aussi amélioré la vitesse de lecture de son disque SSD.

Déjà le point fort de la mémoire flash, la vitesse de lecture de la baie de disques SSD des chercheurs d'IBM atteint cette fois des sommets, puisqu'elle tolère plus d'un million d'opérations d'entrées / sorties par seconde, offrant un temps de réponse moyen de moins d'une milliseconde, contre près de 10 millisecondes pour les disques standards. La solution est en moyenne 250% plus rapide, selon les chercheurs d'IBM, que les infrastructures actuelles.

Si IBM n'a pas voulu donner de détails concernant sa baie de disques, la concurrence permet de situer un peu cette nouvelle offre. En effet, Intel avait déjà démontré la faisabilité d'une baie de disques SSD de 3,8 To, en utilisant pour cela 120 disques SSD. Le spécialiste en semi-conducteur avait quant à lui atteint près de 4,2 millions d'opérations par seconde comme taux d'efficacité.

Un temps d'accès de moins d'un milliseconde, 250% plus rapide que d'ordinaire

Ici, la solution proposée par IBM semble prête à la commercialisation. Le directeur produit Charlie Andrews a ainsi indiqué qu'une telle offre était commercialisable sous 12 mois. A quel prix ? Mystère pour le moment, mais il paraît peu probable que toutes les entreprises puissent se l'offrir. D'autant plus que selon les chercheurs d'IBM, du travail reste à faire sur la fiabilité et la robustesse de la solution, ainsi que sur son intégration aux applications systèmes.

Mais pour le marché du calcul haute performance, cette avancée est un premier pas significatif. D'autant plus que le frein lié au prix d'acquisition pourrait être en partie levé par la montée en puissance des offres d'informatique à la demande (par exemple via le cloud computing). Autre avantage de solutions SSD, ils prennent moins d'espace, consomme moins d'électricité et demande moins de refroidissement que des armoires à disques actuelles.

Le cabinet d'études Gartner signalait quant à lui qu'il ne prévoyait pas d'intégration rapide des disques SSD sur le marché. Pour les analystes du cabinet, il faudra au moins 2 ans avant que le rapport coût / bénéfices des disques SSD devienne suffisamment intéressant pour les intégrer dans les ordinateurs portables. Et donc davantage encore de temps pour les voir remplacer les disques durs des postes de travail.

Cependant, les derniers mini-PC portables (ou notebook) tels l'Asus eeePC 900 commencent déjà à introduire des disques SSD de petite capacité, 16 Go dans le cas de l'Asus eeePC 900. Un nouveau marché avant peut être de conquérir les entreprises, puis toute l'industrie du stockage.