L'attractivité des Clouds souverains déjà critiquée

L'attractivité des Clouds souverains déjà critiquée Alors que les offres de Numergy et Cloudwatt ne sont pas encore connues, Kurt Salmon émet quelques doutes quant à leur pertinence. Leur prix, mais aussi le fameux argument de la souveraineté, ne convainquent pas le cabinet de conseil.

Kurt Salmon ne cache pas un certain scepticisme quant au succès des Clouds souverains Numergy et Cloudwatt. Selon le cabinet de conseil, pour tenir leurs objectifs ambitieux (entre 450 et 500 millions d'euros de chiffres d'affaires d'ici quatre ans), "le seul argument de la souveraineté, mis en avant par les deux acteurs, ne sera pas suffisant et tenter de se différencier par les prix risque d'être difficile."

En effet, Kurt Salmon doute que ces entreprises françaises puissent rivaliser avec les tarifs proposés par des acteurs déjà bien installés sur le marché du IaaS, comme Amazon notamment. "Difficile de concurrencer des entreprises internationales profitant de leurs infrastructures existantes, souvent dans des pays où les coûts de main d'œuvre sont bas, pour proposer des services cloud !"

Quant aux arguments de la localisation des données et la nationalité du prestataire, brandis par les deux Clouds français, Kurt Salmon reconnaît que ce sont des arguments "pertinents pour certains besoins", mais pas pour tous. Le cabinet minimise aussi le risque du Patriot Act, qui sert "d'épouvantail" pour les candidats aux offres américaines : "sur le papier, les risques semblent importants. En pratique, les Etats-Unis restent un Etat de droit et compte-tenu des enjeux, des acteurs comme Amazon n'ont certainement pas envie de risquer leur crédibilité en diffusant à tout va les données de leurs clients..."  

Le cabinet admet que la sécurité est un critère important, mais il ne doit pas éclipser tous les autres, comme la fiabilité et pérennité du fournisseur, le coût total sur l'ensemble du cycle de vie (transition, exécution et réversibilité du service), ainsi que la flexibilité et l'agilité du modèle. Enfin, pour illustrer ses doutes quant à l'attractivité des offres de cloud françaises, Kurt Salmon rappelle que le Conseil Régional de Bretagne n'a pas hésité à confier récemment à Amazon une partie de ses infrastructures informatiques.