OVHcloud intensifie son maillage de datacenters au niveau mondial
Le champion européen du cloud a donné le coup d'envoi de régions cloud multizones lors de son événement mondial. Il commence aussi à ouvrir des local zones tout en mettant en avant une stack déployable sur site.
OHVcloud organisait son événement mondial ce 28 octobre 2024 à Paris. Un rendez-vous pas comme les autres puisque le groupe de Roubaix fête ses 25 ans d'existence cette année. Cet OVHcloud Summit a donc été l'occasion de dresser le bilan de cette première tranche de vie. Fort de 993,1 millions d'euros de chiffre d'affaires sur son année fiscale 2024 (close au 31 août), l'entreprise d'Octave Klaba compte désormais plus de 3 000 collaborateurs et 1,6 milliard de clients. En termes de logiciel, il développe et manage plus de 40 services cloud et opère 43 datacenters dont la moitié à l'international. Une réussite unique en Europe même si l'activité d'OVHcloud n'est pas comparable à celle des hyperscalers américain.
Ce summit a été l'occasion pour OVH d'annoncer l'intensification de son maillage de centres de données à travers le monde. Première brique posée dans ce sens, la société commence à déployer des régions multizones. Objectif du groupe : systématiser les sauvegardes sur des datacenters distants situés sur un même périmètre géographique. Une corde qui manquait cruellement à son arc. En 2021 lors d'un incendie sur son site de Strasbourg, un grand nombre de ses clients avaient perdu leurs données, leurs backups ayant été réalisés dans des salles adjacentes.
Une première région multizone
Pour l'heure, OVHcloud a installé une première région multizone en Ile-de-France. Elle permet d'accéder pour l'heure uniquement au service de stockage orienté objet du groupe. Le reste des services de cloud public de l'acteur y seront déployés dans les mois qui viennent en commençant par le IaaS. En 2025, OVHcloud entend intensifier le mouvement avec à la clé la mise en œuvre de régions multizones à Milan en Italie, ainsi qu'à Singapour, tout comme à Sydney en Australie. "La mise en œuvre de la même infrastructure est également à l'étude aux Etats-Unis ", confie un porte-parole de l'entreprise.
"Si nous voyons que le marché prend bien sur une local zone, nous pouvons décider de passer à la vitesse supérieure en mettant en œuvre un centre de données complet"
En parallèle, le provider français déroule sa feuille de route en matière de local zones. Un projet qui avait été annoncé à l'occasion de l'OVHcloud Summit 2023. Ces mini-centres de données comptent chacun deux à trois baies de serveurs. A l'instar des réseaux déjà mis œuvre chez AWS et Google, ils ont pour vocation de rapprocher les données et applications de leurs utilisateurs en vue de répondre aux cas d'usage nécessitant une faible latence, notamment dans le gaming, l'e-commerce, la finance ou encore les télécoms. Autre problématique ciblée : la gestion des données personnelles qui, réglementairement, doivent souvent rester stockées là où elles ont été produites.
Comme prévu, 16 premières local zones ont déjà été déployées, la moitié en Europe et l'autre moitié aux Etats-Unis. OVHCloud prévoit d'atteindre le chiffre de 40 d'ici août 2025, puis celui de 200 d'ici fin 2026. Un nombre supérieur aux 150 annoncées l'année dernière. Pour OVHCloud, ces nouveaux sites représentent l'opportunité de tester de nouveaux marchés. "C'est une approche très lean. Nous déployons de petites infrastructures en mode test and learn. Si nous voyons que le marché prend bien, nous pouvons alors décider de passer à la vitesse supérieure en mettant en œuvre un centre de données complet, voire une région cloud répartie sur trois zones", explique Octave Klaba.
Un service client optimisé
Dernière brique de l'édifice en faveur d'une présence toujours plus dense, OVHCloud met en avant son On-Prem Cloud Platform. Il s'agit de l'une de ses principales nouveautés en 2024. Cette solution se présente sous la forme d'une stack matérielle et logicielle que le client installe chez lui. Cette offre s'adosse aux serveurs barre metal du fournisseur. Elle permet de composer son infrastructure de manière personnalisée en matière de calcul, de stockage, de mémoire et de GPU. Elle se présente sous la forme de baies qui pourront, au besoin, être livrées par grappe, avec à la clé la possibilité de monter jusqu'à 100 baies représentant 1 exabyte de stockage.
En parallèle, cet OVHcloud Summit 2024 a été l'occasion de découvrir Benjamin Revcolevschi, le tout nouveau PDG d'OHVCloud. Lors de la keynote d'ouverture, le CEO a insisté sur la transformation d'OVH d'un fournisseur de matériel informatique stricto sensu à un groupe englobant également la couche applicative du cloud. Benjamin Revcolevschi s'est aussi engagé sur la qualité du service client. "Nous comptons améliorer l'automatisation de notre environnement tout en y ajoutant une interface en ligne de commande. De même, nous prévoyons d'optimiser le support au quotidien, que ce soit dans l'assistance technique ou dans le conseil commerciale", a-t-il expliqué. "Nous venons de mettre en place un espace communautaire, et en 2025 nous déploierons un chatbot de support." Et le PDG de conclure : "Faciliter le quotidien de nos clients est ma priorité et celles de nos équipes." Un programme qui se veut rassurant dans le sillage des nombreuses critiques qu'a pu essuyer le service client d'OVHcloud dans le passé.
Autres annonces marquantes de l'OVHCloud Summit :
- Le lancement en bêta d'une offre de messagerie collaborative basée sur Zimbra,
- L'intégration de nouveaux processeurs aux serveurs barre metal (tel l'AMD EPYC 4004, l'AMD EPYC Turin...),
- La certification SecnumCloud de l'offre de cloud public du provider dès 2025,
- La sortie d'une data platform pour adresser les problématiques de data lake,
- Un offre baptisée Omissimo visant router une requête vers le LLM open source le plus approprié (Llama, Llama Vision, Qwen, SDXL...),
- Une API (AI Endpoint) conçue pour accéder à plus de 40 LLM couvrant un grand nombre de cas d'usage : traduction, analyse de sentiment, détection d'objet, modèle génératif...
- La mise à disposition d'un hub de 8 émulateurs quantiques, et le lancement d'un véritable ordinateur quantique en mode cloud en 2025 en partenariat avec Pasqal.
Ces annonces confirment le positionnement d'OVHcloud. Le provider se limite à la couche cloud, et laisse à ses partenaires le soin de déployer des briques plus pointues, que ce soit dans les applications, l'IA ou le quantique.