Il ne faut jamais décrocher si ces trois chiffres s'affichent sur un téléphone, c'est une arnaque
Des millions d'euros sont volés chaque année en France à cause d'escroqueries bien ficelées. Parfois, un simple indice permet de démasquer le voleur.
L'année passée, 400 000 personnes en ont été victimes et ce chiffre ne fait que grimper. Le nombre de victimes d'escroqueries a presque doublé en l'espace de quelques années. Aujourd'hui, qu'elles se fassent par téléphone, SMS ou sur Internet, les arnaques sont monnaie courante dans l'hexagone. Le but est toujours le même : piller le compte des victimes.
Ainsi, des millions de transactions frauduleuses sont observées chaque année sur le territoire, révèle la Banque de France dans un récent rapport. Parfois, quelques détails suffisent pour démasquer ces escrocs avant qu'il ne soit trop tard. Notamment en identifiant les pays depuis lesquels les voleurs agissent.
"La plupart des fraudes à la carte, ainsi qu'une grande partie des fraudes aux virements et aux prélèvements concernent des opérations transfrontières", révèle la Banque de France. Dans le détail, jusqu'à un tiers des transactions frauduleuses ont lieu vers des pays en dehors de l'espace économique européen. Mais ces criminels font parfois de graves erreurs : ils oublient de masquer leur numéro de téléphone.
En effet, lorsqu'un +229 ou 00229 s'affiche sur son téléphone, il faut rester très vigilant, souligne Anthony Legros, fondateur de Signal-Arnaques, site spécialisé dans le domaine. Ces trois chiffres représentent l'indicatif téléphonique du Bénin et, d'après ce spécialiste, les arnaques en ligne sont souvent associées à ce pays, connu pour ses brouteurs.
"Brouteurs", un terme parfois utilisé aujourd'hui pour désigner tous les cybercriminels mais à l'origine vise ces hommes qui sévissent depuis l'Afrique de l'Ouest : Côte d'Ivoire, Cameroun, Nigéria, Ghana et Bénin. Ces escrocs sont connus pour leur méthode bien ficelée : arnaque aux sentiments, petites annonces, fausses loteries. On appelle aussi ces escroqueries "arnaques à l'avance de frais".
Leur point commun : les brouteurs manipulent systématiquement leurs victimes. Ils entrent en contact avec elles via les réseaux sociaux avant de poursuivre l'échange par téléphone ou SMS. C'est pourquoi, il faut toujours rester vigilant, et prendre le temps de regarder l'indicatif téléphonique lorsque l'on reçoit un appel d'un inconnu.
Mais, cette technique ne suffit pas toujours. Les brouteurs peuvent utiliser des applications "pour cacher leur identité en affichant des numéros français", détaille Anthony Legros. "Acquérir des numéros virtuels est extrêmement simple et rapide, ce qui facilite leur usage détourné par les arnaqueurs."
Le mieux reste donc de faire attention et de ne pas divulguer d'informations sensibles au téléphone. Il est aussi conseillé de télécharger des applications spécialisées dans la détection de spam ou d'appels malveillants, comme Hiya, Truecaller ou via l'application de son opérateur. Orange Téléphone est par exemple munie d'un système anti-spam qui avertit des appels indésirables avant de décrocher.