De la conception à la mise en oeuvre de solutions exigeantes pour une cybersécurité efficace

Le hardware et le software représentent la plus grande porte d'entrée pour les cyberattaques dans notre environnement numérique hyper connecté.

Des systèmes de communication internes aux appareils IoT, en passant par le stockage dans le cloud, une seule faille de sécurité peut affecter toute une organisation. Même les applications pourtant considérées comme moins critiques peuvent suffire à déstabiliser l'ensemble d’un système. Statista a estimé que la cybercriminalité a coûté 94 milliards de dollars en France en 2023 et devrait atteindre les 129 milliards de dollars en 2024. À l’échelle mondiale, la cybercriminalité a coûté 8,15 milliards de dollars à l’économie en 2023. Ces chiffres confirment ainsi l’importance élevée de ces enjeux.

L'attaque Sunburst est un excellent exemple qui démontre que les problématiques de sécurité sont à considérer dès la conception des logiciels. Dans le cadre d'une mise à jour réalisée en 2020, un logiciel malveillant avait été injecté dans le logiciel Orion de SolarWinds : cette attaque contre un seul logiciel a réussi à compromettre plus de 18 000 clients comme le ministère américain de la justice dont les informations ont été volées et les systèmes espionnés. La connectivité moderne a malheureusement amplifié la portée des cyberattaques.

Une nouvelle législation est en cours d’adoption pour faire face à ce type de menaces. Ainsi, la loi européenne sur la cyber-résilience offre un cadre juridique qui vise à réduire la vulnérabilité du hardware et du software face aux cyber-attaques. Elle impose des exigences de cybersécurité pour les produits numériques mis sur le marché de l'UE et oblige les fabricants à prendre en compte la sécurité tout au long du cycle de vie d'un produit. Cette réglementation contribuera à garantir que tous les fournisseurs de solutions de sécurité, de communication et de stockage proposent une technologie robuste et disposent de plans de sauvegarde et de limitation des dommages pour protéger les données des clients en cas d'incident. Toutefois, pour la plupart des organisations, la conformité ne suffit pas à garantir la protection contre une attaque. 

Pour se préparer et se protéger de la cybercriminalité, les organisations doivent investir dans une meilleure prévention. Mais tous les produits ne sont pas égaux en matière de résilience et de cybersécurité. Quels sont les éléments à prendre en compte lors de la conception de solutions informatiques ?

La sécurité, une notion à prendre en compte dès la conception

La sécurité doit être intégrée à tout processus de développement de solutions de réseau et de connectivité. La première étape est de définir et planifier un cahier des charges exigeant en matière de sécurité. L'objectif est d'intégrer cette problématique dans le développement logiciel (SSDLC), afin de garantir la sécurité des applications. Ensuite, il faut s’appuyer sur les meilleures pratiques en matière de codage et d'architecture sécurisées, afin que les composants logiciels soient isolés et que des protocoles tels que le cryptage et l'authentification soient déployés. Des tests complets doivent être réalisés pour détecter les potentielles vulnérabilités. On s’assure ainsi que la sécurité reste au cœur du processus plutôt qu’ajoutée par la suite.

La mise à jour, la clé d’une sécurité efficace

De la même manière que les entreprises investissent constamment dans de nouvelles solutions de sécurité, les groupes de ransomware s’appuient eux aussi sur les dernières innovations technologiques pour sophistiquer leurs attaques. Ainsi, l'IA générative peut être la porte d’entrée de nouveaux axes d'attaque à cause de l’exploitation de vulnérabilités non découvertes jusqu’alors, sans oublier les logiciels malveillants auto-évolutifs qui peuvent ne pas être détectés par les systèmes de sécurité existants. L'arrivée de l’informatique quantique pourra devenir une nouvelle menace d'attaque cryptanalytique. Heureusement, pour contrer tout incident, l’entreprise peut compter sur l'assistance post-déploiement qui surveille l'activité du système et fournit des mises à jour et des correctifs pour se défendre contre les nouvelles menaces et maintenir la sécurité du système. C'est pourquoi il est essentiel que les solutions de sécurité fassent l'objet d'une mise à jour et d'une réitération constantes pour s'assurer qu'elles sont protégées contre les attaques lancées par les pirates informatiques.

Flexibilité entre les plates-formes

La plupart des organisations utilisent un ensemble de logiciels disparates qui ont chacun une ou plusieurs fonctions. Par exemple, il peut y avoir un système pour les courriels, un autre pour les communications internes et un troisième pour le stockage des fichiers et des données. Cette fragmentation et ce manque de vue unifiée du système ne facilitent pas le travail de surveillance des équipes informatiques et exposent les organisations à un plus grand risque d'attaque. En outre, il suffit d'un seul partenaire doté d’une sécurité défaillante pour mettre en danger toute l'organisation. Les entreprises doivent rechercher des solutions de sécurité flexibles et adaptables pour fonctionner sur leurs applications, leurs appareils IoT et leurs plateformes afin de garantir une protection étanche des données sur l'ensemble de leurs réseaux. Ces solutions offrent une meilleure protection, tout en étant plus faciles à gérer pour une équipe de sécurité.

La prise en compte de ces trois considérations lors de la création de solutions logicielles et hardware permettra d'aller au-delà de la conformité à la législation européenne comme NIS-2. 

2024 sera sans aucun doute le théâtre de nombreux défis en matière de cybersécurité, mais en plaçant la sécurité au cœur des produits, les concepteurs seront les mieux placés pour offrir à leurs partenaires et clients un environnement numérique connecté et sécurisé.