Quand les API deviennent la porte d'entrée des cyberattaques mobiles

Les app mobiles sont devenues les cibles privilégiées des cybercriminels, qui exploitent les failles des environnements applicatifs pour détourner des données sensibles ou manipuler des transactions.

Banque en ligne, e-commerce, mobilité intelligente, voyages professionnels dématérialisés : les applications mobiles sont devenues la vitrine de la transformation digitale. Elles concentrent désormais une part essentielle des interactions entre les entreprises et leurs clients, mais deviennent en conséquence des cibles privilégiées pour les cybercriminels, qui exploitent les failles des environnements applicatifs pour détourner des données sensibles ou manipuler des transactions.

Les limites des contrôles classiques

Les outils traditionnels valident généralement l’identité de l’expéditeur des requêtes mais pas l’intégrité de l’application elle-même. Or, cette approche ne suffit plus. Une transaction peut sembler légitime alors qu’elle est issue d’une application clonée, d’un terminal compromis ou d’un émulateur utilisé pour automatiser des attaques massives. Les hackers savent détourner des requêtes, masquer les signaux de compromission et exploiter la confiance que le serveur accorde par défaut aux applications clientes. Le risque devient dès lors invisible, mais demeure bien réel.

Des exemples concrets d’abus

Les scénarios d’attaque sont multiples. Dans le secteur bancaire, les attaquants clonent l'application, contournent l'authentification multifactorielle et transfèrent des fonds vers des comptes relais afin de blanchir de l'argent.

Les attaquants abusent de l’usage de coupon de réduction pour bénéficier de remises illimitées et vider les stocks des retailers. Le secteur du transport aérien n’est pas en reste, les attaquants peuvent générer de fausses cartes d'embarquement, permettant à des personnes sans billet d'enregistrer leur vol et de passer les contrôles.

Dans l'industrie automobile, les attaquants et les tiers non autorisés peuvent exploiter les API pour voler des véhicules ou tirer profit des données volées.

Ces scénarios fonctionnent car le backend perçoit ces demandes comme légitimes. Il ne peut distinguer une requête authentique d’une attaque maquillée.

L’attestation d’application : une nouvelle protection

Pour contrer ces dérives, une réponse s’impose : l’attestation d’application. Contrairement aux mécanismes traditionnels qui se concentrent sur l’utilisateur ou sur les identifiants transmis, cette approche s’assure que l’application elle-même est intacte, non modifiée, et qu’elle s’exécute dans un environnement sain.

Concrètement, l’attestation ajoute une preuve cryptographique à chaque requête envoyée par l’application. Ce signal, généré uniquement par une version légitime et non altérée de l’application, permet au serveur de distinguer les communications fiables des requêtes manipulées. Si une tentative d’intrusion survient, qu’il s’agisse d’un clonage, d’un émulateur ou d’une attaque, le serveur peut immédiatement la bloquer.

L’attestation d’application offre des bénéfices tangibles à plusieurs niveaux :

  • Le renforcement de la confiance : les utilisateurs savent que leurs transactions et données sont protégées par une couche supplémentaire de sécurité, invisible mais déterminante.
  • La protection contre les fraudes : en empêchant les attaques par reverse engineering ou la falsification d’applications, les entreprises réduisent considérablement les pertes financières liées aux abus.
  • La préservation de la propriété intellectuelle : les bibliothèques et la logique métier intégrées dans les applications ne peuvent plus être supprimées et réutilisées dans des versions malveillantes. En cas de manipulation, la requête est rejetée, protégeant ainsi le code et les clés sensibles
  • Une sécurité continue : l’attestation ne se limite pas au moment de l’authentification initiale ; elle accompagne chaque requête, garantissant une surveillance en temps réel de l’intégrité applicative.
  • Une flexibilité de déploiement : les entreprises peuvent choisir des modes de gestion de clés adaptés à leurs contraintes : des clés intégrées pour une utilisation sécurisée et immédiate sans configuration ou des clés personnalisées, idéales pour les environnements réglementés, de contextes industriels critiques ou de services grand public.

Dans un écosystème où la frontière entre requête légitime et attaque sophistiquée se brouille, les entreprises ne peuvent plus se contenter de défenses traditionnelles. L’attestation d’application apparaît comme une évolution incontournable pour garantir la pérennité des services mobiles, préserver la confiance numérique et accompagner l’innovation dans un cadre sécurisé.