Google abandonne Chrome OS au profit d'Android
Aluminium OS, derrière ce nom de code se cache l'ambition du géant de Mountain View " Google " de devenir leader dans le secteur des systèmes d'exploitation PC et tablettes etc
Une offre d'emploi publiée par Google a révélé l'existence d'un projet jusqu'alors tenu confidentiel : Aluminium OS. Derrière ce nom de code se cache l'ambition du géant de Mountain View « Google » de fusionner Chrome OS et Android en une plateforme unifiée. Bouleverser le marché des ordinateurs personnels est sans nul doute la volonté du futur OS pour PC aluminium. Cette initiative représente le changement le plus significatif de la stratégie logicielle de Google depuis plus d'une décennie.
La découverte qui confirme les rumeurs
Les spéculations concernant une convergence entre le système d’exploitation pour ordinateur : Chrome OS et Android circulaient depuis plusieurs années dans les cercles technologiques. Google ayant la volonté peut-être de concurrencer Microsoft sur son terrain et indirectement Windows. Un internaute utilisant le pseudonyme Frost Core a partagé sur Telegram un lien vers une offre d'emploi Google intitulée « Senior Product Manager, Android, Laptop and Tablets ». Cette annonce confirme explicitement que l'équipe concernée travaille sur un nouveau système d'exploitation basé sur Android, désigné sous le nom de code « Aluminium ».
Le choix de ce nom s'inscrit dans la tradition de l'entreprise californienne. À l'image de Chromium, la base open source du navigateur Chrome, Aluminium évoque un métal se terminant en « -ium ». Cette référence subtile aux origines de l'écosystème Google témoigne d'une continuité conceptuelle, même si le projet représente une rupture technologique majeure intégrant activement l’IA.
Le document précise que ce nouveau système d'exploitation est « construit avec l'intelligence artificielle au cœur », suggérant une intégration profonde de Gemini, le modèle de langage développé par Google. Cette orientation technologique aligne parfaitement Aluminium OS avec la stratégie globale de l'entreprise, qui cherche à intégrer ses capacités d'assistance générative dans toute la ligne de ces produits. Il sera nécessaire de tester ce futur OS est de s’assurer de l’écosystème Google et Gemini.
Les origines d'un projet de convergence
L'idée de réunir, de fusionner Android et Chrome OS n'est pas nouvelle. En 2015, le projet Andromeda avait déjà fait couler beaucoup d'encre avant d'être abandonné. Durant la décennie suivante, Google a progressivement posé les jalons de cette convergence : support des applications Android sur les Chromebooks, amélioration continue du mode bureau sur les tablettes, fonctionnalités de gestion des fenêtres sur Android 15 puis Android 16.
Au Snapdragon Summit de septembre 2025, Rick Osterloh, vice-président senior en charge des appareils et services chez Google, avait laissé entendre que l'entreprise travaillait sur une « base technique commune » pour les ordinateurs et les smartphones. « Dans le passé, nous avons toujours eu des systèmes très différents entre ce que nous construisons sur PC et ce que nous construisons sur smartphones. Nous nous sommes lancés dans un projet pour combiner cela », avait-il déclaré sur scène aux côtés de Cristiano Amon, directeur général de Qualcomm.
Ce dernier, visiblement enthousiaste, avait confié avoir vu une démonstration du système : « Je l'ai vu, c'est incroyable. Cela concrétise la vision de convergence entre mobile et PC. J'ai hâte d'en posséder un. »
Une architecture technique sophistiquée
La fusion entre Chrome OS et Android ne constitue pas un simple exercice de rebranding ou technique. Chrome OS utilise déjà le noyau Linux d'Android ainsi que plusieurs composants fondamentaux. En d'autres termes, les fondations techniques communes existaient depuis des années, rendant cette convergence non seulement possible mais logique d'un point de vue architectural. Les développeurs de Google optimisent avec férocité le noyau du futur système d’exploitation pour PC afin de donner plus de punch à nos ordinateurs. Contrairement à ce que fait Microsoft avec Windows. Les utilisateurs auront peut-être enfin un système avec une interface traduite aussi réactive que Linux utilisé sur les serveurs dans les data Center.
Google collabore étroitement avec Qualcomm pour créer ce qu'Osterloh décrit comme « une base technique commune pour les produits sur PC et systèmes de bureau ». Ce partenariat exploite l'architecture ARM des puces Snapdragon, qui offre des améliorations significatives en matière d'efficacité énergétique, d'autonomie, de réactivité.
Des tests de fonctionnalités du bureau pour Android sont déjà en cours, incluant des outils de gestion des fenêtres, le support multi-fenêtres et l'accès au terminal Linux. Ces capacités s'appuient sur les fonctionnalités de fenêtrage introduites dans Android 16. Permettant déjà aux utilisateurs d'ouvrir, déplacer et redimensionner plusieurs fenêtres d'applications sur tablettes et appareils pliables.
Un positionnement ambitieux et précis sur le marché des OS pour PC
L'une des craintes récurrentes concernant un « bureau Android » était que ce système reste cantonné aux appareils d'entrée de gamme, peu puissants et bon marché. Les documents découverts dissipent totalement cette inquiétude.
L'offre d'emploi détaille une feuille de route incluant des appareils dans différentes catégories allant de « AL Entry » à « AL Mass Premium » et « AL Premium ». Cette terminologie interne révèle une volonté de couvrir l'intégralité du spectre du marché, des machines économiques aux ultraportables haut de gamme, capables de rivaliser avec les MacBook d'Apple et les PC Windows premium. Il faudra surveiller les benchmarks avenir lorsque cet OS sera déployé par Google.
La variété des formats mentionnés est également remarquable : ordinateurs portables, détachables, tablettes et « boîtiers » s'apparentant aux Chromebox ou aux Mac Mini. Google ne se contente pas de transposer Android sur un nouveau type d'appareil ; l'entreprise entend proposer une gamme complète couvrant tous les usages informatiques essentiels aux utilisateurs chevronnés ou profanes.
L'approche de Google cible particulièrement les segments où les Chromebooks ont rencontré le succès, notamment dans le secteur éducatif où ces appareils sont devenus essentiels durant la période d'enseignement à distance. Toutefois, la stratégie dépasse le simple remplacement des Chromebooks existants. Elle vise à exploiter l'immense écosystème d'applications Android pour offrir des outils que Chrome OS ne pouvait proposer ainsi que l’accès à tous les écosystèmes des produits édités par Google.
Le sort de Chrome OS en question
La transition vers Aluminium OS soulève naturellement des interrogations quant à l'avenir de Chrome OS. L'offre d'emploi mentionne explicitement le développement d'une stratégie pour faire évoluer Google « de Chrome OS vers Aluminium avec une continuité des activités ». Cette formulation confirme sans ambiguïté que l'objectif à long terme est bien un remplacement complet. Il sera intéressant d’étudier le comportement de Microsoft lors de la sortie d’aluminium OS. La gratuité de ce système d’exploitation peut-il déstabiliser la dominance de Windows. C’est un sujet qui sera traité ultérieurement.
Google pourrait toutefois conserver une forme de marque Chrome OS. Des rapports de bogues internes évoquent un « Chrome OS non-Aluminium », suggérant que la marque pourrait survivre en tant que nom commercial, même si le moteur sous-jacent devient entièrement Android. Des références à « ChromeOS Classic » ont également été repérées dans les documents internes, laissant entendre que les versions actuelles pourraient coexister avec la nouvelle plateforme durant une période de transition.
Les Chromebooks équipés de processeurs Intel de douzième génération et de puces MediaTek Kompanio sont actuellement testés et pourraient figurer parmi les premiers appareils à bénéficier de cette mise à jour. Néanmoins, migrer un parc d'appareils aussi varié sans compromettre l'expérience utilisateur représente un défi technique considérable.
L'intelligence artificielle au cœur du dispositif aluminium OS
Aluminium OS ne se contente pas de fusionner deux systèmes d'exploitation existants. Le nouveau système est décrit comme étant « construit avec l'intelligence artificielle au cœur », ce qui suggère une refonte profonde de l'expérience utilisateur autour des capacités de Gemini.
Cette approche positionne Aluminium OS en concurrent direct des PC Windows estampillés Copilot, où Microsoft intègre également son assistant IA. La bataille pour la suprématie de l'intelligence artificielle sur ordinateur s'annonce donc comme l'un des enjeux majeurs des prochaines années chez tous les éditeurs de systèmes d’exploitation pour ordinateurs et tablettes ainsi que téléphone mobile.
Osterloh a souligné que cette initiative permettra d'exploiter tout le travail réalisé sur la pile technologique IA de Google, en apportant les modèles Gemini, l'assistant et l'ensemble de la communauté de développeurs dans le domaine des PC.
Un calendrier de déploiement pour 2026 planifié par Google
Le lancement de la plateforme unifiée est prévu pour 2026, offrant aux utilisateurs et aux organisations le temps de planifier leurs stratégies de migration. Cette approche méthodique suggère que Google a tiré les leçons des transitions de plateformes passées : l'entreprise construit un pont vers l'avenir tout en maintenant le support des déploiements actuels.
Des rapports évoquent également un prototype de « Pixel Laptop » fonctionnant sous cette version optimisée d'Android plutôt que sous Chrome OS traditionnel. Si cette rumeur se confirmait, Google disposerait d'un produit phare pour démontrer les capacités de sa nouvelle plateforme, à l'image de ce que représentent les téléphones Pixel pour Android.
Les implications pour le marché informatique
Cette convergence s'inscrit dans un contexte de transformation profonde du marché des ordinateurs personnels. L'architecture ARM, longtemps cantonnée aux appareils mobiles, gagne progressivement du terrain face aux processeurs x86 traditionnels. Apple a ouvert la voie avec ses puces M, démontrant que les processeurs ARM pouvaient rivaliser avec les meilleures solutions Intel et AMD en termes de performances.
La collaboration entre Google et Qualcomm prend tout son sens dans cette perspective. En combinant l'écosystème logiciel Android, la puissance des puces Snapdragon et l'intégration de l'intelligence artificielle, les deux entreprises ambitionnent de proposer une alternative crédible aux duopoles Windows-macOS.
Cette initiative ne vise pas un remplacement immédiat de Windows mais plutôt une nouvelle option pour les organisations déployant des appareils gérés à grande échelle. Le secteur éducatif, où les Chromebooks occupent une position dominante, constitue un terrain d'expansion naturel pour cette nouvelle plateforme.
Aluminium OS peut-il dans un avenir proche détrôner Windows ?
Le projet Aluminium OS représente l'un des paris technologiques les plus audacieux de Google pour la prochaine décennie. En fusionnant la versatilité et l'écosystème applicatif d'Android avec la productivité de bureau de Chrome OS. Le tout renforcé par une intelligence artificielle omniprésente, Gemini. L'entreprise de Mountain View redéfinit sa vision de l'informatique personnelle.
Les défis techniques demeurent considérables. L'intégration de deux systèmes d'exploitation, même partageant des composants communs, exige une ingénierie complexe, des talents dans le codage et le développement de systèmes d’exploitation. La gestion de la transition pour les millions d'utilisateurs actuels de Chromebooks nécessitera une communication transparente et un accompagnement rigoureux, un système de communication et d’échange pluri canal entre les utilisateurs du futur OS de Google et les développeurs.
Reste à déterminer si le marché, des utilisateurs finaux, accueillera favorablement cette nouvelle proposition. Les habitudes des utilisateurs, solidement ancrées autour de Windows et macOS, ne se modifieront pas du jour au lendemain. Google devra démontrer que son système unifié apporte une valeur ajoutée suffisante pour justifier l'adoption d'une nouvelle plateforme de la part des utilisateurs d’ordinateurs et de tablettes ne connaissant que Windows.
Les prochains mois s'annoncent déterminants. À mesure que les détails du projet Aluminium se préciseront, les observateurs pourront évaluer si Google dispose réellement des atouts nécessaires pour bousculer l'ordre établi du marché informatique depuis plusieurs décennies.