Figures lève 5,3 millions d'euros pour son application de benchmark salarial

Figures lève 5,3 millions d'euros pour son application de benchmark salarial Déjà présente dans l'Hexagone, en Angleterre et en Allemagne, la start-up française lancée en 2020 entend se lancer aux Pays-Bas, en Espagne et dans les pays nordiques. Elle mobilise aussi 1,5 million d'euros de dette.

Mettre fin aux tableaux Excel lorsqu'il s'agit de suivi des salaires, c'est le combat qu'a décidé de mener Figures. Après avoir levé 1,7 million d'euros en 2021, la start-up annonce ce 7 septembre un second tour de table de 5,3 millions d'euros en capital-risque et 1,5 million d'euros de dette pour continuer à développer son application lancée en 2020. Menée par Point Nine, cette levée rassemble les investisseurs historiques Bpifrance, Seedcamp et Kima Ventures, rejoints par plusieurs business angels.

L'application, qui compte 750 clients, permet d'analyser en temps réel le marché des salaires. "Figures récupère de manière sécurisée les données des systèmes d'infos RH de chaque entreprise cliente pour fournir des analyses du marché à jour, présente le CEO Virgile Raingeard. Cela permet de calibrer sa politique de salaires par rapport à la concurrence." Par exemple en identifiant qu'un salarié risque de partir parce qu'il est sous-payé. Cas d'usage : "Historiquement, on constatait une différence entre les salaires parisiens et les salaires hors Ile-de-France, ou les salaires en télétravail, expose Virgile Raingeard. En un peu plus d'un an, l'écart entre les salaires des parisiens et ceux des télétravailleurs a été divisé par deux. Les télétravailleurs gagnaient 10% de moins que les parisiens, maintenant cet écart est plus proche de 5%." Aux entreprises d'être à la page.

La jeune pousse, qui dévoile avoir déjà dépassé le million d'euros de chiffre d'affaires récurrent cette année, ambitionne de devenir le "tiers de confiance" qui permettra aux employeurs de garantir qu'un salaire est au niveau du marché, lors d'un processus de recrutement notamment. Comptez "entre 1 800 et  15 000 euros l'abonnement annuel", la fourchette basse concernant les entreprises d'une quinzaine de salariés.

A quoi serviront les fonds levés ?

Actuellement outil de benchmark, Figures se voit aussi aider les campagnes annuelles d'augmentation en permettant aux managers de visualiser sur l'application les rémunérations des membres de leur équipe, et d'y renseigner les pourcentages d'augmentation - pour l'instant, l'application est plutôt utilisée par la direction et les RH -. "C'est un énorme enjeu, estime le CEO. Ces campagnes se tiennent actuellement sur des fichiers Excel, il y a des erreurs et c'est un enfer pour les managers." La jeune pousse s'est donné un second objectif. "Nous aimerions aussi que l'outil permette d'envoyer des offres d'emploi détaillant le package de rémunération, les avantages et les perspectives d'évolution aux candidats", prévoit Virgile Raingeard. Les fonds seront utilisés pour améliorer la plateforme selon ces ambitions.

Déjà présent en France, en Angleterre et en Allemagne, Figures se lance aux Pays-Bas, en Espagne et dans les pays nordiques avec pour but de passer la barre des 1 000 clients d'ici la fin de l'année. Un cap qui sera "largement atteint", pense le CEO. Dans l'Hexagone, l'enjeu sera "d'aller chercher des entreprises plus matures" pour la start-up qui avait dans un premier temps ciblé ses pairs. Elle compte aujourd'hui six clients du CAC 40.