L'intelligence artificielle dans la gestion des ressources humaines : des Français plus confiants que leurs voisins

Une enquête auprès d'un panel international 4000 salariés montre que la France est plus ouverte que ses voisins européens et américains pour introduire l'IA dans la gestion des parcours professionnels.

Alors que se tient le salon HR Technology cette semaine à Paris, la question de l’usage des intelligences artificielles dans la gestion des ressources humaines est sur toutes les lèvres — c’est d’ailleurs l’un des principaux thèmes de cet évènement devenu annuel. 

Éthique, confiance, évolution des pratiques, protection des données : l’arrivée en fanfare des LLM tels que ChatGPT l’an dernier a donné lieu un bouleversement profond en mettant des technologies d’intelligence artificielle parmi les plus avancées, à la portée de tout un chacun. 

Dans ce contexte de transformation à vitesse grand V, les cadres juridiques s’adaptent, notamment avec la signature du AI Act à Bruxelles en décembre dernier, qui place l’Union Européenne à l’avant-garde de la régulation de l’intelligence artificielle. 

L’IA est déjà là 

Dans une enquête menée auprès d’un panel international de 4000 salariés, la plupart des Français ont déclaré utiliser quotidiennement des services tels que Google Maps, Waze, Alexa ou Netflix, mais plus des deux tiers (69 %) ne considèrent pas utiliser l’IA dans leur vie privée ni dans leur environnement professionnel (68 %).  

Pourtant, lorsque vous effectuez une recherche de fichier sur un ordinateur et que le moteur vous propose des recherches récentes ou similaires, c’est de l’IA. Les recommandations d’achats en ligne ou de streaming, suggestions de lieux déjà visités, remplissage de formulaire automatique, etc., c’est de l’IA. 

L’IA est déjà partout dans les services que nous utilisons au quotidien, et les résultats de ce sondage montrent l’incompréhension qui existe et persiste dans l’imaginaire collectif, avec pour conséquence, un déficit criant de confiance dans cette technologie et l’utilisation qui en est, ou sera faite, au sein de l’entreprise.  

L’entreprise à la traîne sur l’IA ? 

D’après l’étude, seuls 42 % des personnes interrogées pensent utiliser des outils alimentés par l’IA dans le travail, et moins de la moitié (47 %) estime pouvoir faire confiance à leur employeur dans l’utilisation de cette technologie. 

Pourtant, lorsqu’on les interroge sur l’impact que l’IA pourrait avoir dans leur quotidien professionnel, 65 % déclarent que leur productivité ainsi que leur satisfaction au travail augmenteraient, qu’ils pourraient se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (pour 62 % d’entre eux), voire qu’ils seraient plus heureux et qu’ils resteraient plus longtemps dans l’entreprise (50 %). 

D’ailleurs, les résultats de l’enquête montrent que la France semble bien plus ouverte que ses voisins européens et américains à l’idée d’introduire l’IA dans la gestion des parcours professionnels.  

L’IA dans la gestion des carrières 

Si les recruteurs utilisent déjà l’IA dans leur prospection, les candidats aussi pourront y recourir, par exemple avec déploiement d’une IA générative sur LinkedIn pour identifier les mots-clés qui correspondent le mieux à leur profil, près de la moitié (49 %) des Français interrogés dans l’enquête que nous avons menée seraient prêts à voir entrer l’IA dans les décisions d’embauche.  

Et si une part moins importante (44 %) était ouverte à l’idée d’introduire l’IA dans les décisions liées aux modalités de départs, ce pourcentage d’adhésion reste plus fort que dans nos pays voisins (30 % au Royaume-Uni, 31 % aux Pays-Bas et 39 % en Allemagne) et qu’aux Etats-Unis (40 %).  

Quant aux décisions liées aux évolutions en interne, 48 % sont ouverts à l’introduction de l’IA (contre 36 % chez nos voisins Britanniques et 41 % outre-Atlantique). La France se place donc en tête des pays où les salariés se montrent les plus ouverts à l’introduction d’intelligence artificielle dans la gestion des parcours professionnels. 

L’entreprise doit donc s’emparer de ce sujet rapidement pour construire la confiance des collaborateurs et tirer tous les bénéfices de cette technologie. Pour se faire, quelques pistes se dessinent dans notre enquête : pour 75 % des Français interrogés, l’entreprise doit se montrer plus transparente dans son utilisation de l’IA ; démontrer clairement en quoi la technologie impactera leur travail au quotidien, et constituer une équipe bien plus diversifiée pour guider le déploiement et l’implantation de la technologie.