Quels sont vraiment les projets de magasins d’Amazon ?

Quels sont vraiment les projets de magasins d’Amazon ? Amazon ne prévoit pas de déployer 300 à 400 librairies physiques, mais d’autres types de boutiques qui réinventent l'expérience client.

Le 2 février, le Wall Street Journal rapportait que selon les dires de Sandeep Mathrani, patron du gestionnaire de centres commerciaux General Growth Proporties, Amazon prévoyait de déployer 300 à 400 librairies physiques aux Etats-Unis. Après une première ouverture à Seattle, en novembre 2015, le secteur s'est bien sûr emballé, voyant déjà le géant de l'e-commerce rebâtir pour lui-même une activité qu'il avait contribué à détruire chez les autres (entre 2004 et 2015, le nombre de librairies dans le pays est tombé de 38 000 à 25 000). Sauf que depuis, Sandeep Mathrani a rétropédalé, expliquant que son annonce " ne reflétait pas les projets d'Amazon ". Techcrunch ajoute pour sa part qu'une source proche d'Amazon confirme qu'aucune chaîne de librairies n'est prévue le moins du monde.

Ce qui ne signifie pas non plus qu'Amazon n'a aucune ambition dans la distribution physique. En effet, Re/code a mis en évidence que Steve Kessel, qui avait déjà piloté le lancement du Kindle et est un ami proche de Jeff Bezos, a désormais la charge de la stratégie retail. Sa mission : créer le magasin du futur. Son action, en mode furtif au début, a commencé à attirer l'attention cet automne avec l'ouverture de la librairie Amazon Books de Seattle, qui commercialise une sélection de 5 000 ouvrages en partie basée sur les pré-commandes et les avis clients postés sur le site, ainsi que les devices d'Amazon (liseuses et tablettes Kindle, haut-parleur Echo….).

Un autre librairie certes, mais ce n'est pas tout

Une annonce d'emploi montre que l'e-commerçant recherche un gérant adjoint pour un magasin Amazon Books en Californie du Sud, à La Jolla ou San Diego. D'autres librairies sont donc bien à l'ordre du jour. Mais selon deux sources de Re/code, l'e-marchand projette d'ouvrir aussi d'autres types de magasins. Ce qu'ils vendront exactement et comment ils le vendront n'est pas encore connue, mais l'équipe de Steve Kessel planche pour inventer une nouvelle expérience client, qui marie le meilleur des mondes physiques et digitaux.

En particulier, elle testerait une idée déjà évoquée dans le cadre d'une demande de brevet déposée par Steve Kessel il y a un an : permettre au visiteur de saisir un article et de se le voir facturer automatiquement sur son compte Amazon lorsqu'il sort du magasin, sans devoir passer par une caisse. Sont à l'étude l'utilisation de divers capteurs, caméras et tags RFID pour identifier les clients et les produits qu'ils saisissent. Avec pour avantage évident sur les distributeurs traditionnels l'absence de caisse, le point de vente pouvant facilement aussi faire office de point de retrait.

Notons enfin qu'à part sa librairie de Seattle et ses points de retrait dans des universités américaines, le marchand compte également plusieurs boutiques éphémères dans des centres commerciaux en Californie, au Brésil et à La Défense, ainsi que des distributeurs automatiques dans plusieurs aéroports. La phase d'expérimentation bat son plein.