Développer les technologies autour de la livraison permettra-t-elle toujours la gratuité ?

L'engouement autour du e-commerce en fin d'année est excellent pour le marché de la livraison à domicile. Ainsi nombre d'entreprises investissent en R&D et redoublent de créativité pour imaginer les outils de livraison de demain mettant par conséquent le modèle de la livraison gratuite ou offerte en péril.

La fin de l’année est une période très importante pour le commerce et plus encore pour les ventes e-commerce. Les entreprises spécialisées dans les livraisons à domicile sont dès lors très sollicitées pour répondre à la demande croissante des consommateurs qui commencent leurs achats durant le Black Friday, fin novembre, jusqu'à la veille de Noël. Le modèle Internet fonctionne de mieux en mieux et l’explosion de l’offre de service de livraison pour tous les types de consommables témoigne d’une évolution des modes de consommation. Ainsi nombre d’entreprises investissent dans la R&D et redoublent de créativité pour imaginer les livraisons de demain. Mais ces investissements pourront-ils toujours garantir la gratuité des livraisons ? Et les consommateurs seront-ils prêts à faire un pas en arrière et recommencer à payer pour un service autrefois « gratuit » ?

Le consommateur est-il prêt à payer pour être livré par un robot ?

« Livraison gratuite à partir de tel montant », « renvoi gratuit des marchandises qui ne donnent pas satisfaction » ou encore « livraison en 24h sans frais », les options proposées par le e-commerce en matière de livraison et de retour sont très attractives. Les grands pure players e-commerce obligent les plus petits acteurs à s’aligner sur les offres de gratuité de livraison quitte à lui faire perdre toute valeur aux yeux du consommateur. La gratuité dans les livraisons n’existe pas et ce confort de recevoir chez soi jusqu’à ses repas, s’ancre de plus en plus dans le mode de consommation des Français.

En parallèle, les projets de livraisons par voitures autonomes, par drones ou encore par robots de type humanoïdes voient le jour et demandent des investissements R&D très importants. Cela tout en excluant un type de clientèle résidant dans les zones piétonnières ou en appartements et donc inaccessibles à ce type de technologie. Par ailleurs, la traçabilité des colis sur le dernier kilomètre joue un rôle essentiel car la loi oblige le remboursement ou le renvoi des produits qui ne seraient pas arrivés à bon port. Cela représente de grosses pertes pour les vendeurs, pourtant peu prises en compte dans le développement de ces technologies.

Les vendeurs sont-ils prêts à investir plus sur les machines que sur les humains ?

L’automatisation des livraisons a tout de même des limites physiques. Un drone ne pourra pas livrer un client qui réside dans un appartement ou dans une résidence boisée et une voiture autonome ne pourra pas accéder aux centres-villes piétonniers contrairement aux humains. Il y a fort à parier que tous ces projets n’en resteront qu’au stade d’invention car les environnements de résidence des adeptes de ce mode de consommation et le marché de la livraison ne sont pas en adéquation.

De plus, pour que ces projets deviennent de véritables options de livraison pour les consommateurs, il faudrait aller jusqu’à cartographier et catégoriser toutes les zones de livraisons. Et ainsi adapter les propositions de livraison en fonction de l’adresse du client. Cet investissement viendra s’ajouter au développement technologique et à la sécurisation des données. Les vendeurs auront dû mal à proposer la livraison offerte dans de telles conditions. Prenant en compte tous ces facteurs, l’embauche d’un livreur et son équipement pour le déplacement représentent un coût moindre comparativement. Sans compter qu’aujourd’hui, il existe des solutions de traçabilité à moindre coût permettant aux petits acteurs de concurrencer les géants du e-commerce et eux aussi d’offrir la livraison aux consommateurs.