Six conseils pour bien se lancer sur Shopify
Shopify, ce système de gestion de contenu (CMS) créé au Canada en 2006, s'est initialement fait connaître en accompagnant des petits marchands dans la création de leur site de vente. Depuis, Shopify a grandi et est utilisé par des e-commerçants de toute taille. En deux ans, la plateforme aurait même détrôné Prestashop sur le marché français et s'arrogerait 19,3% de part de marché d'après la Fabrique du Net. Alors, que vous soyez un petit ou un très gros e-commerçant, si vous vous apprêtez à créer votre site de vente en ligne sur Shopify, découvrez nos six conseils pour vous lancer dans de bonnes conditions.
#1 Le SaaS : atouts et limites
A la différence d'autres CMS, Shopify n'est pas une solution open source, mais une solution SaaS modulable, cela veut dire que certains éléments ne seront pas modifiables, un facteur que les marchands doivent avoir en tête au moment de créer leur boutique en ligne. Avec une solution SaaS, des marchands sans compétences de développeur vont pouvoir plus facilement s'emparer de l'outil. "Nous étions novice lorsque nous avons créé notre site, explique Natacha Benarous-Zambrowski de La Pelucherie, une marque de peluches qui appartenait à sa grand-mère et qu'elle a relancé en 2016 avec sa sœur. Nous avons pu prendre nous-même la main sur le back office et faire des mises à jour sans solliciter l'aide de spécialistes", poursuit-elle. Clément Maulavé, le président et co-fondateur de Hopaal, une marque de vêtements recyclés basée à Biarritz (64), confirme : "Nous nous sommes directement lancés sur Shopify, sans être développeur et sans avoir de connaissances très précises, nous avons pu rapidement mettre des produits en ligne ou éditer la partie blog", continue-t-il.
Pour David Sobel, le président et co-fondateur de The Oz, une agence spécialisée dans l'e-commerce et partenaire de Shopify, confirme que le fait que Shopify ne soit pas de l'open source facilite la création du site pour les débutants : "Le problème avec des solutions open source est que le site est codé en dur alors dès qu'on rentre dans le code, il y a un risque de casser le site", explique-t-il. Pour autant, Shopify ne s'adresse pas qu'à des petits e-commerçants, "les marchands ont doublé de taille sur Shopify, leur chiffre d'affaires annuel est en moyenne de 250 000 dollars et la plateforme compte 2 millions de clients", détaille le président et co-fondateur de The Oz.
#2 – Des objectifs clairs
Au moment de se lancer, le marchand doit être au clair sur ses objectifs pour choisir l'offre qui correspond le mieux à ses ambitions et à sa clientèle. "L'international est un sujet important tout comme l'audience, note David Sobel de The Oz. Les gros marchands ont tout intérêt à choisir directement l'offre Shopify Plus car cela va leur permettre de gérer 10 sites pour 2 000 dollars par mois, un détail important lorsqu'on travaille sur plusieurs marchés, en différentes langues et devises", explique-t-il.
La tarification fonctionne sur un fixe et une variable qui évoluent en fonction des offres proposées. La variable représente entre 0,15 et 2,5% des ventes. Pour les sites à forte audience, mieux vaut sélectionner un fixe plus élevé pour avoir une variable plus faible. Clément Maulavé, le cofondateur de Hopaal, explique, lui, que "le plan de base à environ 30 euros est amplement suffisant lorsqu'on ne vend pas ou très peu à l'étranger. Il permet de profiter des améliorations constantes de la solution, de vendre directement tout en gérant des stocks en boutique et en entrepôt et en absorbant les fortes audiences sans crash. La stratégie de prix variable est aussi intéressante : lorsqu'un vendeur enregistre un chiffre d'affaires de zéro euro, cela ne lui coûte pas cher", poursuit-il. "La solution supporte bien les hausses de trafic, ajoute la cofondatrice de la Pelucherie, Natacha Benarous-Zambrowski. Il y a deux ans, nous sommes passées au JT de TF1, et notre site a absorbé les 20 000 visites de la journée sans problème".
#3 – Un thème judicieux
Natacha Benarous-Zambrowski de La Pelucherie a débuté sur Shopify en sélectionnant un thème parmi ceux qui étaient gratuits : "Nous avons fait avec nos moyens, ce qui ne nous a pas empêché de rajouter dessus notre graphisme et notre identité visuelle car c'est très intuitif", se souvient-elle. David Sobel, de l'agence The Oz, avertit tout de même quant au choix du thème. "Lorsque vous débutez, vous aurez le choix parmi une myriade de thèmes. Si vous le choisissez bien, vous aurez entre vos mains un outil très puissant. Certains vont avoir une puissance fonctionnelle importante mais un design rigide ou l'inverse", juge-t-il. Les thèmes n'offrent donc pas tous les mêmes possibilités. Une partie d'entre eux va proposer par exemple une pastille sur la fiche produit lorsque le produit n'est plus disponible et d'autres non. "Une bonne solution pour choisir son thème est de chercher ceux qui ont les meilleures notes ou de regarder les sites que vous aimez et de vérifier le thème utilisé sur Shopify ", conseille David Sobel.
#4 – Suivre les metrics pour progresser
Dès l'ouverture de son site, l'e-commerçant va accéder aux données analytiques qui concernent sa boutique en ligne, avec le nombre de visiteurs, les pages vues et le temps passé sur chaque page. Pour le cofondateur de Hopaal, Clément Maulavé, "cette batterie d'informations est très importante, elle nous a permis de tester des intuitions, que ce soit en modifiant un bouton ou un visuel. Sans les metrics, il aurait été compliqué de confirmer ces intuitions, alors que là nous pouvons vérifier les résultats de nos tests en accédant à des données sur une période déterminée", analyse-t-il. Cet accès aux données va aussi faciliter la tâche du service après-vente, "lorsque le client est identifié, nous allons savoir combien de fois il a acheté, quoi et quand, nous retrouvons facilement ces informations ce qui nous permet de lui apporter un service plus personnalisé", apprécie Clément Maulavé.
#5 –Installer et désinstaller les apps
La solution SaaS de Shopify est modulable et les marchands vont pouvoir télécharger des applications pour ajouter telle ou telle fonctionnalité. "En moyenne, sur le site d'un marchand dont le chiffre d'affaires annuel est de 1 million d'euro, il y a 30 applications installées et ces 30 applications vont devoir être compatibles entre elles, explique David Sobel de The Oz. Lorsque nous choisissons une application pour un gros client, nous allons faire attention à sa compatibilité mais aussi à la qualité du support proposé", poursuit-il. Natacha Benarous-Zambrowski de La Pelucherie utilise par exemple des applications pour créer ses étiquettes de transport, gérer la facturation ou encore les avis clients. Au-delà d'installer une application, il faut aussi savoir la désinstaller, précise David Sobel : "99% des bugs que nous rencontrons viennent des applications. Quand il y en a trop cela crée des problèmes car elles ne sont pas toutes compatibles entre elles".
#6 – Documenter ce que l'on fait
David Sobel, le président et cofondateur de The Oz, conseille également aux e-commerçants de bien documenter ce qu'ils font sur leur site. "Shopify est modifiable, et on navigue souvent avec le vent dessus. L'équipe marketing va faire une modification, une autre équipe va apporter une autre modification et les choses vont vite devenir compliquées. Il est donc important de documenter ce que nous modifions, ce que nous utilisons, pourquoi, comment sont branchés les flux, quelles applications sont utilisées ou pas", décompose-t-il. Ces informations seront plus simples à retrouver et à appréhender lorsqu'un remaniement plus large va être effectué sur le site internet. Pour le président de The Oz, il est aussi important de se faire conseiller, "pour un site dont le chiffre d'affaires dépasse les 500 000 euros par an, il va y avoir des éléments industriels et cela n'est pas simple à gérer", conclut-il.