Les marketplaces peuvent être actrices d'une économie locale

Les marketplaces peuvent favoriser un achat de confiance en misant sur des vendeurs locaux, pour à terme, engager les consommateurs dans une économie responsable.

Les marketplaces mettent en relation une infinité de vendeurs avec une infinité de clients. Derrière leurs prix imbattables se cache un grand gaspillage de ressources. L’économie circulaire ne doit pas tomber dans cet écueil. Intégrer le local dans les marketplaces apporte au consommateur des garanties, inspire confiance et crée de la valeur.

L’histoire du commerce en ligne est l’histoire d’une globalisation fulgurante. Depuis le début des années 2000, l’activité s’est structurée, d’abord avec des pionniers comme Amazon. Au départ on parle de sécurité des transactions, sourcing planétaire, offre pléthorique, puis incitations abusives à l’achat. Cette surabondance est parfaitement symbolisée dans son caractère frénétique par le Black Friday. Cette croissance globalisée a engendré ses propres travers : produits de piètre qualité, à l’origine parfois douteuse, livrés en colis individuels, service après-vente aux abonnés absents.  Le modèle se heurte aujourd’hui à une prise de conscience des enjeux sociaux et environnementaux.

Des limites du modèle et des nécessités de son évolution

Reproduisant les tendances du monde réel, l'e-commerce s’est mis aux produits d’occasion. Ce marché n’est pas nouveau : 70% des voitures vendues aujourd’hui sont des voitures d’occasion. On a d’abord connu la vente entre particuliers comme Leboncoin et Vinted, et depuis les marketplaces du reconditionné ont fait leur apparition. 

Le reconditionnement est une remise en état d’un produit après qu’il ait été contrôlé et réparé par un professionnel. Le secteur de l’électronique a vu exploser l’offre en ligne de smartphones, pc, tablettes, montres connectées et consoles de jeux vidéos reconditionnés. Le consommateur accède à des produits high-tech à des tarifs 20 à 70% inférieurs au neuf. Pour l’environnement c’est une solution d’avenir avec des économies d’eau, de terres rares et à la réduction des émissions CO2 de production. Pour le consommateur, c’est un achat raisonnable en termes de prix et d’impact.

Le reconditionné en ligne ne doit pas sombrer dans l’opacité

L’électronique reconditionné est aujourd’hui une très bonne option pour s’équiper en high-tech de manière éco-responsable. Mais les marketplaces ouvrent - encore - le marché du reconditionné à des acteurs internationaux. Ces vendeurs ne sont pas toujours faciles à identifier, ils ne réparent pas tous les produits électroniques avec la même rigueur et selon des normes homogènes. Le SAV sur un fuseau horaire différent pose des problèmes de communication et de délais de traitement. Naturellement les clients sont déçus de l’expérience et déplorent des pannes inexpliquées, batteries défectueuses, produits non-conformes, SAV compliqué. La facture environnementale aussi est élevée. L’ADEME montre qu’un téléphone reconditionné à l’étranger a une empreinte carbone 4 fois plus élevée qu’en local. En opérant à l’international, le reconditionné ne remplit pas sa mission : celle d’une économie circulaire vertueuse. Il pénalise des reconditionneurs locaux sérieux pris dans des conditions commerciales désavantageuses.

Pour des marketplaces sélectives au service d’une économie locale

Le reconditionné en France représente 300 acteurs et 5 000 emplois directs. C’est une opportunité économique et sociale à défendre en tant que marketplaces. Ces reconditionneurs proposent des produits fiables, un SAV local, qui sait gérer et accompagner le client. En mettant ces reconditionneurs sur nos places de marché, nous apportons une solution pour ramener la confiance des consommateurs. Nous soutenons l’emploi et l’économie de notre territoire tout en résolvant une partie de l’équation carbone.

Plus de 120 000 000 d'appareils électroniques dorment dans les tiroirs des Français. Les ventes de produits électroniques reconditionnés devraient représenter 50% des ventes de produits high-tech d’ici 2030. Le fameux adage think global, act local trouve ici toute sa portée. Plus que jamais, les marketplaces du reconditionné ont un rôle à jouer pour le futur de l’économie et c’est en pensant local qu’elles gagneront ce pari et entraîneront les consommateurs dans le mouvement.