La dématérialisation des tickets de caisse en France loin d'être actée

Le 1er janvier 2023 entrera en vigueur la loi anti gaspillage interdisant l'impression systématique des tickets de caisse. Les retailers trouvent dans la dématérialisation une alternative aux tickets papier.

Pour réagir à cette tribune et échanger en direct avec les équipes de NotiCia sur la dématérialisation du ticket de caisse, venez les rencontrer sur le salon Tech for Retail les 28 et 29 novembre prochains à Paris.

À l’ère de l’ultra digitalisation, et dans une société où l’écologie est au centre des débats, comment expliquer qu’aucune solution de dématérialisation écologique et universelle ne soit déjà généralisée ?

Une problématique simple et des solutions complexes

L’objectif est clair, limiter le gaspillage des tickets de caisse papier qui se transforment en déchets dès la sortie du magasin, ou qui sont difficilement conservés sur la durée par le consommateur. Pour autant, aucune solution universelle n’a pris le pas sur le marché français, et cela pour diverses raisons. D’une part, le commerçant tient à conserver avec la dématérialisation la rapidité du passage en caisse fournie par l’impression du ticket papier. Pour cela, il est difficile pour de grandes enseignes de monopoliser leurs services informatiques sur plusieurs mois afin de mettre en place une solution standardisée. Sans compter les commerçants de proximité qui n’ont pas la main mise sur leur logiciel d’encaissement. Une solution de dématérialisation simple d’intégration et d’utilisation pour tous est donc primordiale.

D’autre part, le consommateur souhaite récupérer ses tickets de la même manière, quelque soit le point de vente (grande surface, commerce de proximité, etc...), sans avoir à systématiquement communiquer d’informations personnelles ou créer de compte de fidélité. Cela rend complexe une dématérialisation standardisée chez les 5 000 logiciels de caisse en France, pour qui le développement de fonctionnalités supplémentaires est souvent délicat. 
À cela s’ajoute désormais l’importance d’une solution éco-responsable, à l’origine de la loi AGEC.

Une solution universelle, est-ce envisageable ?

En France, trois solutions de dématérialisation sont principalement utilisées aujourd’hui : 

  • le compte de fidélité, agréable pour les enseignes souvent fréquentées, mais peu applicable universellement. En effet, difficile d’imaginer le consommateur créer un compte de fidélité dans toutes les enseignes visitées, notamment chez les commerçants de proximité qui ne proposent bien souvent pas ce type de solution ;
  • l’e-mailing, existant depuis une dizaine d’année et répondant à beaucoup des difficultés citées plus haut. Cette solution a pu se faire une place sur le marché français, en permettant au consommateur de retrouver tous ses tickets dans sa boîte mail. 

Toutefois, le délai en caisse est rallongé et de moins en moins de consommateurs sont enclin à transmettre leur adresse mail. En effet, pour un e-mail donné, c’est bien souvent des dizaines de mails promotionnels non désirés qui seront reçus, entrainant une empreinte carbone pouvant 
dépasser celle du ticket papier.

Enfin, les nouveaux acteurs, principalement de jeunes startups avec deux approches principales : l’utilisation du QR code ou de la carte bancaire. Dans ce second cas, la fluidité est optimale, le consommateur règle ses achats par carte et récupère son e-ticket dans son application bancaire. 

Cependant, la pluralité du système bancaire impose une intégration de la solution avec l’ensemble des banques des consommateurs (1500 banques en Europe). Le recours au QR code semble alors répondre à toutes les attentes. Démocratisé par la Covid, le principe est connu des plus jeunes comme des plus âgés. Un simple scan avec son smartphone permet de récupérer son e-ticket depuis son navigateur internet, sans avoir à fournir la moindre 
donnée personnelle.  On se rapproche de l’expérience que le consommateur connaît aujourd’hui avec le papier : il récupère son ticket en un geste, sans transmettre de données personnelles.

Le choix du ticket dématérialisé universel  

La solution du QR code permet tout d’abord au commerçant et au consommateur de s’inscrire dans une démarche éco-responsable, avec une empreinte carbone bien en deçà du mail ou du ticket papier. Une approche très appréciée de tous dans une époque où la sobriété énergétique est au cœur des enjeux. Le client peut conserver tous ses tickets sur son navigateur internet, quelque soit l’enseigne visitée, et cela sans création de compte ou téléchargement d’application. Côté commerçant, l'e-ticket peut également devenir une force marketing en l’utilisant comme canal de communication avec ses visiteurs (messages promotionnels, avis clients, etc.).

Ce type de système offre aux commerçants une solution fluide, non-intrusive et universelle.

La dématérialisation des tickets de caisse représente donc une problématique mondiale, qui peine à trouver sa solution universelle. Au final, c’est l’usage et l’expérience client qui décideront du meilleur moyen de récupérer son e-ticket, le denier mot appartenant toujours aux consommateurs.