La transition vers des emballages vertueux nécessite une réglementation plus stricte

Face à l'urgence climatique, des pays ont légiféré sur des emballages plus vertueux afin de responsabiliser davantage les entreprises sur la gestion de leurs déchets et leur impact environnemental.

De nombreux pays et organisations mondiales ont commencé à légiférer en faveur d’une transition vers des emballages plus vertueux pour la planète. Ces directives sont essentielles pour développer de nouvelles habitudes et faire adopter des matériaux d’emballage plus respectueux de l’environnement. 

Des initiatives à l’échelle internationale

Le recyclage et le réemploi sont deux leviers pouvant être utilisés pour réduire l’impact environnemental des emballages. Le gouvernement français et la Commission européenne l’ont bien compris et souhaitent sensibiliser les particuliers et les professionnels sur l’impact de l’emballage sur l’environnement, sa réutilisation et son recyclage. 

La directive de l’Union Européenne 94/62/EC (retranscrite dans la loi française par l’article R543-44 du Code de l’environnement) impose des emballages avec un rapport masse volume limité, la réduction des matières et substances nuisibles ainsi que des emballages qui doivent permettre le réemploi (ou à défaut, la valorisation).

En Chine la réglementation GB 23350 relative aux exigences de limitation sur l’emballage excessif entrera en vigueur le 1er septembre 2023 et favorisera la réduction des emballages à usage unique (plastique et carton) de tous les produits alimentaires et cosmétiques. D'après Food Navigator, les emballages représentant environ 30% à 40% des déchets d'emballages domestiques, cette mesure aidera à faire baisser le volume de déchet par habitant.

En Europe, les produits céréaliers auront une limite de trois couches d'emballage. Par exemple, les snacks à base d'avoine peuvent avoir un emballage sur chaque barre du produit, suivi d'une autre couche reliant toutes les barres ensemble, et terminé par une dernière couche affichant le logo du producteur. 

Qu’en est-il en France ?

La France se donne pour objectif d’atteindre la fin de la mise sur le marché de tous les emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Le décret 3R n°2021-517 (réduire, réemployer, recycler) du 29 avril 2021 précise qu’un emballage réemployable doit être recyclable, sans perturber les filières de recyclage telles qu’elles sont opérationnelles au 1er janvier 2025. Les objectifs sont fixés à 20% de réduction de l’emploi d’emballage plastique à usage unique, dont au moins 50% grâce au réemploi/réutilisation à l’horizon 2025.

Pour y parvenir, l’Etat se positionne sur plusieurs actions : 

  • la suppression d’emballages en plastique à usage unique ;
  • la réduction de la masse unitaire de plastique incorporé dans les emballages en plastique à usage unique ;
  • l’utilisation de dispositifs de recharge ;
  • la substitution dans les emballages en plastique à usage unique du plastique par d’autres matériaux ;
  • le remplacement de l’emballage à usage unique par un emballage réemployé ou réutilisé, en plastique ou en d’autres matériaux, y compris via des dispositifs de vrac.

Si la France souhaite atteindre ces objectifs, elle se doit de mobiliser tous les acteurs de l’économie, du producteur de matière première aux transporteurs, assureurs, revendeurs jusqu’au consommateur final. Tous ensembles, ils doivent changer le paradigme existant du déchet.

Responsabiliser davantage les entreprises sur la gestion des déchets

La loi anti-gaspillage AGEC de février 2020 a permis de faire prendre conscience aux différents acteurs de la chaîne de consommation de leur responsabilité respective dans le traitement de leurs déchets. Parmi les mesures mises en place :

  • la création de nouvelles filières REP (responsabilité élargie des producteurs) afin d’étendre la responsabilité des industriels dans la gestion de leurs déchets ;
  • les marketplaces comme Amazon, Cdiscount ou Veepee, vont devoir vérifier que les produits qu’ils vendent sont couverts par les filières REP, et que les producteurs ont bien financé les éco-organismes.

Selon une récente étude de l'éco-organisme de la filière des emballages ménagers, Citeo, 23% des consommateurs souhaitent une réduction des emballages (+7% par rapport à 2018). La réduction des emballages est non seulement un enjeu environnemental, mais également un enjeu économique. Si les marques veulent maintenir leurs parts de marché, elles vont devoir répondre aux attentes des consommateurs à la recherche de produits plus respectueux de la planète.