Quel avenir pour la délégation e-commerce ? Le fonctionnement : plusieurs schémas de rémunération

Reste à décider d'un mode de rémunération. La plupart des agences prennent une commission sur les ventes. Ainsi, Brand Online Commerce fixe la sienne à partir des deux facteurs dont découlera sa profitabilité. Sa commission débute à 38% pour les paniers inférieurs à 75 euros HT et les chiffres d'affaires inférieurs à 500 000 euros par an, puis diminue lorsque ces planchers progressent. Les marques encaissent les ventes puis lui reversent sa part à la fin du mois.

De son côté, The Other Store établit le chiffre d'affaires potentiel de la marque sur le nombre d'années du contrat. Puis estime ses coûts sur la même période, rajoute 5% de marge ainsi qu'un budget R&D et obtient un coût année après année. La société calcule la somme de ses coûts sur toute la période et la rapporte au chiffre d'affaires total pour obtenir un pourcentage des ventes lissé... si elle atteint ses objectifs. "Et si nous n'atteignons pas ces résultats, c'est pour The Other Store que c'est mauvais, pas pour la marque. De cette façon, une fois que le contrat est signé, nous ne parlons plus argent."

eMerchant, de son côté, facture d'abord des frais de setup, très variables en fonction du client et de ses attentes. Puis se rémunère par une commission sur les ventes, sous forme de revenue share encaissé tous les mois, dont le niveau dépend du type de service choisi, entre service e-commerce de bout en bout et prestation à la carte. "La rentabilité ne peut être atteinte qu'à la condition d'une excellence opérationnelle et de méthodes de travail sans reproche", estime le directeur d'eMerchant, Tristan Balozian, qui recommande notamment de porter une attention très particulière aux délais de livraison. "On n'est pas toujours rentable dès la première année d'opération d'un client, ajoute-t-il. Mais nous estimons ce que pourrait donner l'activité sur la totalité du contrat. Quitte, si elle paraît manquer de potentiel, à refuser une marque."

Et puis, il y a le modèle économique des solutions techniques que sont par exemple Demandware ou Hybris. Elles ne se rémunèrent pas en pourcentage des ventes mais adoptent un système de licence. Il faut donc aussi prévoir des prestations additionnelles de type SSII pour ajouter des développements spécifiques au site générique qu'elles fournissent, ainsi que pour adapter ces personnalisations lors des mises à jour du socle de la solution.