E-mailing : Directinet est bradé au groupe suédois Bisnode


Le britannique IPT revend le loueur français d'adresses e-mail au groupe suédois Bisnode, pour 7 millions d'euros, soit moins de trois fois sa valeur en 2006.

Directinet change de mains. Trois ans après son rachat par le groupe britannique Interactive Prospect Targeting (IPT), la société de collecte et de location d'adresses e-mail est cédée au groupe suédois Bisnode pour un montant de 7 millions d'euros. L'opération devrait être finalisée dans les premiers jours de 2010. Cette acquisition doit permettre à Bisnode, déjà présent en France via le loueur d'adresses WDM, de se renforcer encore dans l'Hexagone et sur le marché online du marketing direct.

Cette transaction doit permettre à IPT, au bord de la banqueroute, de rembourser une dette de près de 4 millions d'euros. En début d'année, IPT avait déjà revendu le routeur français d'e-mails NP6 à ses fondateurs pour 3,22 millions d'euros, soit trois fois moins que la somme déboursée en 2007 pour l'acquérir (lire l'article Le routeur d'e-mails NP6 racheté par ses fondateurs, du 22/04/2009). En juillet dernier, le groupe britannique avait annoncé son retrait de la cotation de l'Alternative Investment Market, le marché alternatif du London Stock Exchange.

En trois ans, la valeur de Directinet a ainsi été divisée par trois. En 2006, IPT avait en effet racheté Directinet à ses fondateurs pour 25 millions d'euros (lire l'article Directinet va diversifier ses activités sans ses fondateurs, du 21/11/2008). En tenant compte des quelque 8 millions d'euros déboursés selon une clause d'earn out définie lors de la cession, IPT a mis pas moins de 33 millions d'euros sur la table en face de Directinet, et en récupère aujourd'hui quatre fois moins.

Ainsi, IPT a entraîné Directinet dans sa déroute. En 2008, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros pour un résultat net avant impôts de 3,2 millions d'euros. Or selon les estimations de Bisnode, Directinet ne devrait dégager que 14 millions d'euros de revenus en 2009, soit près d'un tiers de chiffre d'affaires en moins sur une année. En 2007, le groupe avait dégagé un CA de 17 millions d'euros.