Les cookies sont morts, vive la gouvernance de la donnée

La disparition des cookies, annoncée par Google, sera une non-information pour les entreprises qui ont organisé la gouvernance de leurs données, aussi bien que celles qui sont les plus matures à ce sujet. Les autres devront apprendre à gagner leur indépendance.

Depuis que Google a annoncé la mort programmée des cookies, 3 types de réactions sont récurrents chez les décideurs d’entreprise : ceux qui ne réagissent pas car ils ne savent pas du tout de quoi il s’agit, ceux qui ont ouvert une cellule de crise car leur business, ou leur marketing dépendent de cette technologie, et ceux qui ne réagissent pas car ils savent très bien de quoi il s’agit mais ça n’a aucun impact sur leur organisation car ils ont pris leur destin en main depuis longtemps.
Un cookie, c’est un petit fichiers embarqué sur le navigateur des appareils connectés et qui permettent, entre autre, de cibler des publicités en fonction de la navigation.

C'est un tremblement de terre pour beaucoup d'entreprises, à commencer par Critéo dont c'est le gagne pain quasiment exclusif, mais ce devrait surtout être un coup de semonce pour toutes les organisations qui utilisent et manipulent des données issues de leurs canaux digitaux.

Nombreuses sont les organisations qui ont bâti les fondations de leur marketing et de leur connaissance client sur des technologies qu'elles ne maîtrisent pas : en ont elles conscience ? Ont elles pris la mesure de leur dépendance à des acteurs qui ne se soucient que de la pérennité de leur business ?

Cette nouvelle devrait inspirer les dirigeants d'entreprise car dans le domaine des données, la priorité c'est avant tout la souveraineté : la capacité à produire et valoriser les données dont on a besoin pour prendre les bonnes décisions et la maîtrise de la chaîne de valeur "data" de bout en bout.

Pourtant, les entreprises possèdent déjà l'essentiel des données dont elles ont besoin. C'est un trésor, généralement enfoui dans les profondeurs des disques durs des collaborateurs ou bien dans des architectures de données en silos.
Il y a là des gisements immenses de profits et d’économies. Avec une donnée bien gouvernée, une entreprise peut automatiser ses processus les plus chronophages, produire des analyses rapides et justes qui aident à prendre des décisions en temps réels, prédire ses ventes, évaluer des appétences, anticiper les désirs de ses clients, ajuster ses prix, et bien d'autres potentialités encore : la liste est infinie. Toute cette valeur au prix, modeste, d’une gouvernance de données bien organisée. Celle ci nécessite peu d’investissements financiers mais beaucoup d’efforts de politique interne et un zeste de technologies bien adaptées.

La disparition des cookies sera une non-information pour les entreprises qui ont organisé la gouvernance de leurs données, aussi bien que celles qui sont les plus matures à ce sujet. Les autres devront apprendre à gagner leur indépendance.