Bientôt la fin des applications à télécharger sur l'Appstore ?

Fini les applications à télécharger sur les stores des constructeurs : les applications mobiles sont désormais accessibles via le Web mobile, grâce à des navigateurs de plus en plus puissants embarqués sur les téléphones. Il semble que le Web mobile a gagné la bataille.

Afin de prolonger la réflexion entamée par Paul-Louis Belletante dans sa tribune, (cliquez ici pour retrouver l'article), sur le débat entre les applications et les Web applications, je profite de la position récemment exprimée par le vice-président de Google pour revenir sur cette question.

C'est au cours de la conférence MobileBeat de San-Francisco que Vic Gundotra a lancé : "le Web a gagné, les navigateurs seront l'avenir des applications mobiles". Vic Gundotra s'appuie sur Steve Jobs pour étayer sa thèse en expliquant que le créateur d'Apple avait dès le début compris qu'il fallait développer pour le Web, mais que pour des raisons de timing, il a préféré choisir la voie des Applications à télécharger sur son téléphone. De là à dire que Steve Jobs avait raison, mais trop tôt, il n'y a qu'un pas.

Le vice-président de Google s'est expliqué en constatant que les navigateurs pour mobiles devenaient de plus en plus puissants, et que ce n'était qu'un début. C'est encore grâce à Apple qu'il va étayer ses propos. Le navigateur de l'iPhone a intégré en juin seulement, la géolocalisation, à l'occasion de la sortie de son OS 3. Google n'a pas tardé à réagir en intégrant dans la homepage de sa Web application (la version iPhone du moteur de recherche) cette fonctionnalité, qui comme vous pouvez l'imaginer, est bien utile sur un site comme Google.

Quelle ne fut pas ma joie de lire que, pour le vice-président de Google, les navigateurs (mobiles), sont l'avenir des applications mobiles. Mon but n'est pas de critiquer les applications, mais juste de constater que leur succès, notamment dû à un phénomène de mode qui a submergé le monde du marketing, est largement exagéré. En effet, entre les contraintes de développement (langage Objective C, validation plus qu'aléatoire car occulte des stores, référencement limité), les contraintes financières (les stores prennent leur commission sur chaque transaction effectuée via l'application), les applications n'ont rien du produit mobile idéal que l'on a bien voulu nous vendre.

Encore une fois, les applications sont de très bons logiciels utilisant à merveille les nombreuses fonctionnalités des téléphones sur lesquelles elles sont embarquées, mais une Web application n'est-elle pas capable de faire aussi bien - pour ne pas dire mieux - avec beaucoup moins de contraintes ? En ce qui me concerne, et depuis quelques temps déjà, la réponse est sans appel : oui, une Web application peut faire largement aussi bien qu'une application avec les contraintes en moins, sauf sur des jeux en 3D, je vous l'accorde.

Alors concrètement, que va t-il se passer ? Si on en croit Vic Gundotra, les navigateurs des smartphones (présents et futurs), grâce à leur puissance, vont pousser l'explosion du Web mobile. Les applications mobiles existeront toujours, mais seront développées dans les langages du Web, (Palm avec son WebOS a déjà tout misé sur le Web) et seront accessibles via l'Internet mobile et référencés dans les moteurs de recherche que l'on connaît, comme Google ou Yahoo. Cela veut donc dire que les utilisateurs n'iront plus sur les AppStore et consorts, mais tout simplement sur leur navigateur Web pour surfer sur des Web applications.

Certains diront que ce n'est que l'avis de Google et que cela ne suffit pas à en faire une vérité indiscutable, soit. Mais ce qui est vrai et difficilement discutable, c'est que l'avenir du Web sera mobile. Il y a aujourd'hui dans le monde, 1 milliard d'accès au Web via les ordinateurs et 4 milliards de mobiles.

Aujourd'hui, seule une minorité de ces téléphones possède un navigateur Web, mais demain (et l'explosion des smartphones en est la parfaite illustration), les mobiles permettant de surfer sur le Web représenteront 30 % puis 40 %, puis 50 % des terminaux mobiles en circulation. On aura alors dans les 2 milliards d'accès au Web via des mobiles contre 1 milliard (et sûrement moins) via les ordinateurs. Alors oui, le Web sera mobile, avec des sites optimisés pour les téléphones, leurs écrans, leur navigation et leur caractère nomade.