Avec Apple Pay, Apple se positionne sur la gestion des identités des consommateurs

Analyse du nouveau service de paiement mobile NFC Apple Pay par Gigya, spécialiste de la relation avec le consommateur connecté.

‘Apple Pay’, la nouvelle innovation d’Apple qui lie la technologie de capteur biométrique Touch ID et celle de paiement mobile, est peut-être l’annonce la plus importante dernièrement, et celle qui marque la première incursion d’Apple sur le marché de l’identité des consommateurs.
Cette nouvelle stratégie oppose Apple aux fournisseurs de services de paiement, comme PayPal, mais aussi aux fournisseurs d’identité que sont Facebook, Google ou Amazon. La combinaison d’Apple Pay avec l’application Passbook confère effectivement à l’utilisateur un portefeuille mobile doublé d’une identité de consommateur. Cela revient à placer votre ‘identité’ dans un système qui tient dans la poche.
Vous pouvez y enregistrer des cartes de paiement ou de débit, des cartes de fidélité et d’étudiant, des cartes d’embarquement, la clé de votre chambre d’hôtel, des tickets-restaurant, etc.
Grâce aux avancées de l’Internet des objets, dans un avenir proche, on peut même envisager de déverrouiller sa voiture au moyen de son smartphone équipé de la technologie NFC, ce qui est déjà possible pour la maison.
Si d’autres fournisseurs d’identité permettent déjà à leurs utilisateurs de s’inscrire pour s’authentifier sur les sites de leur choix, l’envergure d’Apple positionne dès le départ le géant mondial comme un concurrent sérieux sur le marché de l’identité des consommateurs. De surcroît, Apple pénètre ce marché en ayant plusieurs millions de possesseurs d’iPhone à son actif et plus de 200 millions de cartes de paiement référencées.

Les paiements NFC n’ont pas décollé à ce jour, mais Apple Pay pourrait bien changer la donne

Plusieurs autres entreprises ont tenté d’appliquer la technologie aux paiements mais elles ont échoué faute de rendre l’expérience utilisateur suffisamment transparente, indépendamment de l’adoption par les commerçants. Avec Apple Pay, Apple réussit le tour de force de proposer une solution pour les paiements mobiles qui conjugue vérification d’identité, cartes de paiement, Touch ID et NFC.
L’interface et l’expérience utilisateur conditionneront l’adoption par les consommateurs, mais s’il existe une société qui maîtrise ces questions, c’est bien Apple. Avec son immense base de clients et le soutien des grandes banques américaines, ainsi que des détaillants et des professionnels de l’Internet qui se préparent à accepter Apple Pay, Apple est peut-être la seule société capable de rendre les paiements NFC utiles et populaires.
Apple n’est pas seule à reconnaître l’importance des paiements dans la course à la gestion des identités des consommateurs. Facebook, par exemple, qui propose le « social login » et autorise ainsi les utilisateurs à se connecter à leurs sites préférés au moyen des identifiants de leur compte sur le réseau social, plutôt que de devoir fournir des renseignements personnels, a déposé un dossier auprès de l’Union européenne cette année pour obtenir l’autorisation de transférer de l’argent. Cette démarche s’inscrit dans une probable stratégie de Facebook d’intégrer les paiements à ses plates-formes de messagerie. Facebook détient également WhatsApp, qui fédère de très nombreux abonnés à l’international, surtout dans les pays en voie de développement.
Les frais de traitement qu’Apple percevra de la part des banques seront symboliques, mais via Apple Pay, sa stratégie consiste à associer de façon inextricable l’iPhone et l’identité numérique des consommateurs. Ce faisant, Apple incite davantage d’utilisateurs à rejoindre son écosystème. En combinant Apple Pay et les applications Passbook et HomeKit, l’iPhone 6 promet de devenir la clé de la vie digitale des consommateurs.