Bertrand Jonquois (Nemo) : "Nemo veut convertir les annonceurs du Net au mobile"

Bertrand Jonquois a quitté son poste de directeur de Yahoo Search Marketing pour prendre la tête d'une nouvelle agence de marketing mobile, Nemo. Il détaille sa vision du mobile comme média de masse.

 

Pouvez-vous nous présenter Nemo ?

Nemo est la contraction de Net et de mobile. Nemo est la première agence de française Net-to-mobile. Son objet est de créer de la valeur entre l'Internet et le mobile. Nemo fonde sa stratégie sur les annonceurs et les médias de l'Internet car ils seront les plus aisés à convertir au mobile. De par mon expérience chez Yahoo, je sais que 97 % des premiers annonceurs en France sont aujourd'hui fortement positionnés sur l'Internet. A nous aujourd'hui de les convaincre que le mobile est désormais un média de communication à part entière.

Justement, vous adressez tous les annonceurs en général. Qu'est-ce qui va vous différencier des autres agences déjà existantes de marketing mobile ?

Le marché du marketing mobile est encore émergent, beaucoup d'annonceurs restent frileux face à ce média en raison de la complexité du paysage et des technologies. Nemo souhaite rendre ce média accessible le plus facilement possible.

"Nemo est une agence de marketing mobile full services"

Quels sont les métiers de Nemo ?

Nemo s'affiche comme une agence de marketing mobile "full services", apportant conseil stratégique, création de sites, animation, création de trafic, optimisation du référencement et mesure des résultats. Depuis 5 ans en effet, l'équipe dirigeante de Bobun, l'ancien nom de Nemo, a développé une expertise technique et marketing forte en accompagnant de grandes marques sur le mobile, telles que Fnac Music, Easybourse, Warner, MCM, Virgin... Nemo se lance forte de l'appui d'une expertise commerciale et technique d'une équipe de 15 personnes, d'une technologie propriétaire de publication et de développement de sites sur mobile et d'une forte base opt-in de mobinautes.

Pourquoi l'agence Bobun change-t-elle de nom pour Nemo ? Et pourquoi présenter Nemo comme une "nouvelle" agence ?

Malgré son expertise acquise depuis 5 ans, Bobun manque de notoriété auprès des annonceurs. Ce changement de nom marque un nouveau départ pour l'agence, qui se traduit par une levée de fonds auprès de Network Finances, et par mon arrivée à la direction générale de la société.

Qu'allez-vous leur apporter ? Quelle est votre ambition pour Nemo ?

J'apporte avant tout ma bonne connaissance des annonceurs de l'Internet et de leurs problématiques, ma connaissance également de ce que les grands opérateurs Internet, tels que Yahoo ou Google ou MSN, font sur le mobile, et un réseau de contacts dense, issu de mes diverses expériences professionnelles chez Yahoo, Overture, Orange, etc. Mon objectif est de redynamiser l'activité de Nemo.

"Je suis convaincu de la performance du média mobile"

Quelle est la somme investie par Network Finances dans Nemo ? A quoi ces fonds vont-ils servir ?

Le montant levé auprès de Network Finances est confidentiel. Ces fonds vont être principalement investis dans le développement de l'activité et de l'équipe commerciale de Nemo.

Quelle est votre vision du marketing mobile ?

Avec plus de 11 millions d'utilisateurs de l'Internet mobile en France selon Médiamétrie, le mobile est aujourd'hui un vrai canal de communication. Nous allons nous adresser aux annonceurs en leur présentant le mobile comme un média de masse. Quand je travaillais chez Yahoo, j'ai souvent discuté avec des collègues japonais chez qui l'Internet mobile est très développé. Ils ont selon moi une phrase très juste : on a toujours 5 minutes à perdre dans la journée, et on a toujours son téléphone mobile dans sa poche, pour passer ces 5 minutes à rechercher des informations ou à surfer sur le Web. Cette phrase est aujourd'hui transposable en France : les réseaux et les offres des opérateurs le permettent, les terminaux le permettent. Je suis convaincu de la performance du média mobile, seul média capable de toucher un individu en réel, pas un internaute lambda derrière un ordinateur.

"Le Search sur mobile a un très fort portentiel"

En tant que ancien fondateur d'Overture, puis directeur exécutif de Yahoo Search Marketing, comment voyez-vous le marché des liens sponsorisé sur le mobile ?

C'est justement l'un des éléments qui me pousse dans cette nouvelle aventure : je pense que le marketing mobile sera très porche de celui des liens sponsorisés sur l'Internet fixe car il est très difficile d'être intrusif sur le mobile qui est un objet personnel. Ce marché est encore naissant mais promis à un fort développement. Selon des données publiées par Google, qui domine aujourd'hui la recherche sur mobile, l'utilisateur du moteur tape en moyenne 40 caractères par requête et passe 40 secondes avant de cliquer sur le lien de son choix. Il est essentiel pour un annonceur d'être très bien référencé sur les moteurs. Ce sera également l'un des rôles de Nemo d'optimiser le référencement de nos clients sur les réseaux de liens sponsorisés mobiles.

Pourquoi avoir quitté Yahoo ?

Pour avoir étroitement travaillé sur le portail Yahoo Go mobile, je m'intéressais déjà depuis longtemps à l'Internet mobile et son potentiel marketing.

Mais vous auriez pu développer cette activité au sein de Yahoo ?

Mon arrivée chez Nemo est le fruit d'une rencontre avec les investisseurs de Network Finances et l'équipe dirigeante de Bobun. Par ailleurs, j'avais envie de me relancer dans une aventure d'entrepreneur, comme lorsque nous avons fondé Overture avec Christophe Parcot.