L'IoT, l’IA et la blockchain au cœur de la supply chain autonome de demain

Les technologies de conduite autonome et connectée se développent à un rythme effréné dans l’industrie automobile. Alors que le concept d’autonomie est associé à cette industrie depuis un certain temps déjà, il commence à intégrer de nouveaux domaines, tels que le monde de la supply chain.

La supply chain a connu des bouleversements considérables avec l’arrivée de technologies disruptives, comme l’IA, l’IoT, les technologies portables, les drones et plus récemment, la blockchain, mais c’est leur utilisation conjointe qui va rendre la supply chain de plus en plus autonome.

En effet, de nombreux fournisseurs et analystes abordent ces technologies séparément, avec comme objectif d’optimiser la performance de la supply chain. Mais c’est en les combinant que l’on peut générer le plus de valeur, dès l’instant que leur mise en œuvre s’appuie sur un "backbone digital". Ainsi, la combinaison des technologies de l’IA, de l’IoT et de la blockchain autour d’une plateforme digitale va aider les entreprises à développer des plateformes logistiques plus intelligentes, plus connectées et plus fiables, pour plus d’autonomie.

Afin de permettre cette autonomie, il est ainsi nécessaire de disposer d’un socle digital, afin de leur permettre d’échanger des données utiles à leur fonctionnement. Par ailleurs, au-delà des échanges de données entre ces technologies, si vous ne pouvez pas échanger de l'information avec l’écosystème externe de l’entreprise, il vous sera difficile d'obtenir le ROI escompté. Le socle digital est donc une plateforme d’échange de données, qu’elles soient internes ou externes à l’entreprise.

L’écosystème des entreprises numériques

Il faut ainsi s’assurer que les échanges d’informations à l’échelle de la communauté de partenaires commerciaux de l’entreprise se fassent électroniquement. La solution consiste à connecter tous ses partenaires, quelle que soit leur taille ou leur spécialisation, au sein d’un réseau unifié, en utilisant tous les canaux d’échange possibles. Dans ce contexte, la mise en place d’une plateforme d’échange de données numériques doit être l’étape n°1 pour tout projet de transformation numérique de la supply chain reposant sur l’utilisation des nouvelles technologies.

Internet des objets

L’IoT va transformer de nombreux processus de supply chain, de l’optimisation du réapprovisionnement à l’amélioration du temps de fonctionnement et de la disponibilité des actifs, comme les flottes de véhicules commerciaux ou les équipements de production, tels que les robots. Les données des capteurs IoT sont utilisées non seulement pour localiser les envois, où qu’ils se trouvent dans une supply chain mondiale, mais aussi pour surveiller leur intégrité (température, chocs, pression et humidité par exemple). 

Les solutions IoT du marché disponibles aujourd’hui sont utilisées principalement pour apporter des solutions locales à un problème individuel. Pour un Chargeur, le problème reste entier, car son besoin est de disposer d’une solution globale, holistique, qui va "intégrer" les retours de chaque solution locale. Là encore, la disponibilité d’un socle digital d’intégration devient obligatoire, qui va non seulement fournir cette visibilité globale, mais aussi assurer la sécurité des connexions via l’utilisation d’une couche de gestion d’identités et d’accès au niveau mondial.

Intelligence artificielle

Pouvoir obtenir des informations utiles sur la performance de sa supply chain est un objectif clé pour de nombreuses entreprises. Par exemple, en étant capable d’identifier son meilleur partenaire ou de voir précisément le nombre de commandes traitées dans un délai donné, une entreprise va optimiser ses opérations logistiques et fournir un meilleur service client. De manière générale, l’accumulation de données issues d’une supply chain numérique dans un lac de données permet de mettre en lumière des informations "remarquables" qu’un humain n’aurait pas forcément identifiées. Enfin, en important les informations issues du jumeau numérique ("digital twin") pour un produit physique, dans une solution d'IA, il devient possible d’anticiper l’évolution de la performance de son produit, de simuler des scénarios et proposer des recommandations, ce qui fournit une réelle aide à la prise de décision.

Blockchain

Même si le battage médiatique autour de cette technologie est largement excessif, les entreprises commencent peu à peu à déployer la blockchain dans leur supply chain, bien que les résultats probants soient encore peu fréquents pour le moment. En 2018, plusieurs alliances et associations sectorielles ont été fondées pour explorer les possibilités d’usage de cette technologie à l’échelle des activités logistiques. Par exemple, la Blockchain in Transport Alliance (BiTA) a pour mission de trouver une approche que tous les acteurs du secteur pourraient utiliser pour tirer parti de la blockchain. Aujourd’hui, la plupart de ses cas d’utilisation concernent le suivi à l’échelle de la supply chain, ou la capacité à identifier la provenance des matières premières et les produits finaux dans lesquels ils sont utilisés. La blockchain offre des avantages uniques, car les informations qu’elle enregistre ne peuvent pas être modifiées, comme par exemple les données sur les transactions B2B ou celles issues de capteurs IoT.

L’arrivée de ces technologies n’est pas sans rappeler les débuts du cloud, du mobile et du big data en 2010. Certains analystes pensent qu’il faudra attendre encore quelques années pour voir l’adoption de la blockchain prendre son essor. Pour pouvoir intégrer le marché de masse, il faut d’abord que cette technologie fasse parler d’elle au travers d’exemples d’utilisation probants : les entreprises doivent comprendre en quoi elle consiste et comment elle pourrait les aider. Mais c’est aussi en la combinant aux environnements existants qu’elle attirera les entreprises, là encore via un socle d’intégration digital.

Il a fallu près d’une décennie pour que les technologies cloud se démocratisent : la courbe d’adoption de ces technologies de nouvelle génération – en particulier la blockchain – devrait donc évoluer de manière similaire au cours des prochaines années.

En conclusion, l’évolution vers plus d’autonomie de la supply chain dépendra fortement de la capacité à intégrer les nouvelles technologies aux environnements existants afin de disposer des données nécessaires à leur bon fonctionnement, d’une part, et d’être en mesure de remonter leurs résultats vers le système d’information de la supply chain autonome, d’autre part. Ces deux activités, intégration et remontée de données, requièrent l’usage d’un socle digital d’intégration de données sécurisé qui gère les identités et les droits d’accès aux informations.