Reprise de Sigfox : l'Elysée bloque la candidature d'Unabiz à cause de la présidentielle

Reprise de Sigfox : l'Elysée bloque la candidature d'Unabiz à cause de la présidentielle Le tribunal de commerce de Toulouse doit rendre sa décision sur le nom du repreneur de Sigfox ce jeudi 14 avril. Mais le favori Unabiz est immatriculé à Singapour, ce que les conseillers d'Emmanuel Macron voient d'un mauvais œil à deux semaines de la confrontation avec Marine Le Pen.

La reprise de l'opérateur IoT Sigfox prend des proportions nationales. Le nom du repreneur de l'entreprise française en redressement judiciaire depuis le 26 janvier doit être indiqué ce jeudi 14 avril par le tribunal de commerce de Toulouse. L'opérateur Sigfox en Asie Unabiz est présenté comme le favori (lire notre interview "Unabiz a été créée par deux entrepreneurs français pour et par Sigfox") et est soutenu par le CSE mais il doit obtenir une autorisation IEF , pour "investissements étrangers en France", afin que sa candidature soit validée.

Problème : si la candidature apparaît conforme aux fonctionnaires de Bercy, leur accord est pour l'instant bloqué... par l'Elysée, selon une source proche du dossier que le JDN a pu contacter. La raison : la campagne présidentielle. "Même si les fondateurs d'Unabiz sont français, l'entreprise est immatriculée à Singapour et le gouvernement ne veut prendre aucun risque." Comprendre : donner l'impression de livrer un fleuron français à l'étranger, à deux semaines d'une confrontation avec la candidate nationaliste.

Conscient du risque, le CSE a réagi en publiant un communiqué mardi 12 avril au soir : "Différentes sources proches du dossier ont indiqué au CSE de Sigfox que le ministère de l'Economie temporisait et ne donnerait pas son accord avant le second tour de l'élection présidentielle prévu le 24 avril. Problème : le tribunal de commerce de Toulouse doit rendre sa décision ce jeudi 14 avril. Les salariés ne souhaitent pas que des enjeux politiques viennent perturber leur avenir, et ne comprennent pas que des considérations d'entre-deux-tours puissent les priver de leur emploi et mettre à risque la technologie pour laquelle ils ont tant investi", écrit Antoine Maïer, élu au CSE de Sigfox et représentant des salariés le temps de la procédure judiciaire, rappelant que les salariés "sont prêts à se mobiliser pour que le tribunal de commerce de Toulouse puisse faire un choix parmi l'ensemble des projets de reprise, en toute indépendance et sans censure gouvernementale".