De start-up à scale-up : comment Mojix a su surfer sur son prix de l'IoT Business Hub

De start-up à scale-up : comment Mojix a su surfer sur son prix de l'IoT Business Hub Vainqueur de la catégorie Opérations et Logistique en 2020, l'éditeur SaaS proposant une solution IoT de traçabilité pour la supply chain a pu s'ouvrir au secteur du luxe et de la foodtech.

La première date limite pour candidater au prix de l'IoT Business Hub en recevant un accompagnement de BearingPoint est fixée à ce mardi 31 mai, avant la clôture définitive le 21 juin prochain à minuit. Parmi les différents prix dédiés à l'IoT en France, celui organisé par le cabinet de conseil BearingPoint a permis à l'entreprise française Mojix, éditeur SaaS proposant une solution IoT de traçabilité pour la supply chain, de prendre son envol, aux dires de sa directrice commerciale, Hélène de Lailhacar.

Le premier atout du prix est lié aux moments d'échanges : "Plus que tout autre secteur, l'IoT fonctionne par écosystème. Il est impossible de déployer un réseau ou des objets connectés auprès de clients sans partenaires", affirme Hélène de Lailhacar, pour qui l'innovation dans l'IoT provient davantage de collaborations pour résoudre un problème que d'une création issue d'un brevet. Or, pour la start-up, c'est lors des rencontres faites au moment de la présentation de son projet au prix de l'IoT Business Hub en 2020, ainsi que de la remise du prix remporté dans la catégorie Opérations et Logistique, que Mojix a pu se créer de nouvelles opportunités de projets avec des clients dans le secteur du luxe, avec lesquels les contrats se poursuivent.

Le deuxième bénéfice qu'en a tiré Mojix réside dans une dynamique de long-terme. "Les équipes de BearingPoint gardent contact dans le temps. Les discussions nous permettent d'acquérir une meilleure connaissance du marché, c'est ce qui nous a poussé à proposer notre solution au secteur de la foodtech", témoigne Hélène de Lailhacar. A partir de novembre 2022, la législation américaine va imposer aux sociétés de la foodtech de donner plus d'informations sur l'origine des produits, d'où l'importance de la traçabilité dès la production. "Une obligation qui sera progressivement étendue en Europe aussi", souligne Hélène de Lailhacar.

Hélène de Lailhacar conseille ainsi à tout porteur de projet de concourir à cette 4e édition. "Il existe des prix dans différents domaines mais c'est dans l'IoT que leurs bénéfices se révèlent les plus pertinents, cela en vaut la peine de tenter sa chance", assure-t-elle en soulignant un avertissement : "La procédure est claire, rapide, mais les membres du jury apprécient les données concrètes. Il faut donc bien préparer les chiffres de retours d'expérience et, pour les jeunes start-up, détailler précisément le modèle d'affaires."

2 000 établissements de Chipotle équipés de RFID

Seule critique à l'encontre du prix énoncée : "La vidéo de présentation du projet, réalisée pour donner de la visibilité aux candidats, est tournée en français. Cela limite la portée de diffusion. En dehors de la France, il est difficile de mettre en avant le concours", regrette la directrice commerciale de Mojix, qui effectue désormais une partie de son chiffre d'affaires à l'étranger. Pour répondre à cette remarque, BearingPoint est en train d'internationaliser l'IoT Business Hub : tout nouveau contenu sera désormais diffusé en français et en anglais et les vidéos des lauréats précédents seront sous-titrés.

Pour rappel, la clôture de l'appel à candidature interviendra le 21 juin (pour candidater, cliquer sur ce lien), avec pour thème l'IoT au service de la planète (lire notre interview "L'IoT au service de la planète sera le thème de la 4e édition de l'IoT Business Hub"). Le jury, qui regroupe à chaque édition des personnalités variées du secteur, est composé pour cette édition de Marie-Claude Dupuis, directrice de la stratégie, du développement durable et de l'immobilier chez la Régie autonome des transports parisiens, la RATP, Chafika Chettaoui, CDO du groupe Suez, Franck Welter, general manager chez Amazon Web Services, Bernardo Cabrera, CEO de l'opérateur IoT français Objenious, Sylvain Chevallier et Ouassim Driouchi, associés chez le cabinet de conseil français BearingPoint, organisateur du prix, ainsi que du JDN.

Depuis qu'elle a été finaliste en 2019, "Mojix n'est plus la même société, elle a connu une croissance importante et s'est transformée en scale-up" : l'entreprise a changé de mains et a de nouveaux investisseurs qui lui assurent une assise financière (elle a été acquise en mai 2022 par la société américaine d'investissement Peak Rock, ndlr), elle compte désormais plus de 200 salariés et prépare des projets d'ampleur avec différents clients. De l'industrie et de l'automobile, elle s'est diversifiée au luxe, au retail et à la foodtech. Mojix a par exemple signé avec Chipotle pour équiper plus de 2 000 établissements (250 le sont actuellement dans la région de Chicago). Mojix est passée de la traçabilité comme système d'efficacité opérationnelle à des systèmes pour aider à l'authentification des produits de seconde main, à la sécurité alimentaire ou à l'éco-responsabilité. Et l'entreprise ne compte pas s'arrêter là. "Le 7 juin, nous présenterons un nouveau produit de masse concernant la traçabilité du premier kilomètre dans la foodtech, pour garantir dans quel champ tel produit a été récolté, par qui, etc.", annonce en guise de conclusion Hélène de Lailhacar.