Electra lève 160 millions d'euros pour industrialiser ses bornes de recharge

Electra lève 160 millions d'euros pour industrialiser ses bornes de recharge Avec ces fonds, l'opérateur de points de charge rapide prévoit de déployer 8 000 bornes de recharge pour véhicules électriques en France et en Europe d'ici 2030.

Le cofondateur et CEO d'Electra l'assure, c'est dès à présent qu'il faut donner l'impulsion nécessaire pour développer le réseau de bornes de recharge de véhicules électriques. La start-up française, opérateur de points de charge rapide fondée en 2021, lève ainsi 160 millions d'euros dans l'objectif de déployer 300 points de charge d'ici à la fin 2022, 600 fin 2023 et plus de 8 000 à horizon 2030. Ces stations, qui peuvent proposer jusqu'à quatre points de charge rapide chacune, délivrent des puissances de 22 à 225 kilowattheures, soit un temps de recharge compris entre 10 et 30 minutes. Jusqu'à 3 500 recharges sont réalisées en moyenne par mois dans les stations Electra, avec une prévision de 20 000 par mois en moyenne d'ici la fin de l'année 2022.

Le tour de table en equity a été réalisé auprès du fonds pour la transition énergétique Eurazeo, qui mène ce tour, mais également auprès de la société de gestion française RGREEN Invest, des fonds RIVE Private Investment, Serena, du Groupe Chopard, SNCF (574 Invest) et RATP Group. Il s'agit de la deuxième levée de fonds d'Electra, qui avait récolté 15 millions d'euros en 2021 pour financer ses recrutements et le développement des briques logicielles de son application mobile, permettant, entre autres, de réserver une place.

Cette fois-ci, la majorité des fonds serviront à l'investissement nécessaire aux points de charge. "Nous prenons en charge 100% des coûts d'installation, chaque point de charge demande 400 000 à 500 000 euros. Cette levée nous permet de déployer 300 millions d'euros de capex dans les années qui viennent", souligne Aurélien de Meaux, qui a également souhaité investir sur l'esthétique des bornes : "Tesla, par ses voitures tech et sportives, a davantage incité les consommateurs à acheter un véhicule électrique que les contraintes réglementaires", ajoute-t-il. Electra bénéficie d'un contrat avec AccorInvest, qui prévoit d'équiper 68 hôtels pour proposer au total 362 points de charge, mais aussi avec Indigo, Louvre Hotels Group ou encore le Groupe Chopard.

Pour réussir ses ambitions de déploiement, Electra vise, au-delà des restaurants, hôtel ou concessionnaires constituants actuellement ses clients, les smart cities. La start-up est en négociation avec plusieurs métropoles françaises. "Les collectivités ont installé des bornes sur les voiries pour les stationnements longs. Nous leur proposons une démarche complémentaire avec la charge rapide", indique Aurélien de Meaux, qui songe aussi aux citoyens ne disposant pas de parkings privés ou des taxis ayant besoin de recharger leur véhicule en moins de 30 minutes.

Ouverture d'un bureau à Bruxelles

Electra ouvrira également un bureau à Bruxelles en juillet 2022, première étape de son essor à l'international. "La Belgique est un pays où l'électrique décolle sans que l'infrastructure ne soit encore bien développée", précise Aurélien de Meaux. Une équipe de plusieurs dizaines de personnes sera recrutée sur place et viendra compléter les effectifs, aujourd'hui constitués de 55 personnes. D'autres bureaux verront le jour dans des pays européens d'ici à la fin de l'année.

Pour Electra, le développement du réseau contribue à la transition énergétique. "Nous n'utilisons que de l'électricité issue des énergies renouvelables. Cette électricité, nous la produisons en France, contrairement au pétrole", affirme le cofondateur et CEO d'Electra, qui estime que l'utilisation des bornes Electra devrait permettre, d'ici à 2030, une économie de 4,4 millions de tonnes de CO2.

Autre enjeu pour Electra : la simplicité d'usage. Cela passe pour l'entreprise par la facturation, le paiement s'effectue ainsi au kilowattheure consommé, soit 0,44 euro le kilowattheure. Mais aussi par la technologie. "Tirer des câbles ne suffit pas, il faut que les stations procurent une expérience avec de la valeur. Une station de recharge est ainsi un grand objet connecté équipé d'un firmware qui remonte des informations et supervise sa maintenance tandis que des algorithmes surveillent la puissance des points de charge. Cela permet d'indiquer par exemple aux consommateurs le temps de charge estimé ou le coût", explique Aurélien de Meaux. Des capteurs IoT dotés de Led indiquent en temps réel en bout de place la disponibilité de la borne. Electra travaille avec ses constructeurs, l'italien Alpitronic et le chinois XCharge qui produit un modèle de bornes en sous-terrain, pour continuer "à développer des offres mêlant la qualité de service à la simplicité".