L'Internet mobile, un relais de croissance pour les opérateurs


Le marché de la data en Europe devrait atteindre 27 milliards d'euros en 2015, selon une étude d'Arthur D. Little et Exane BNP Paribas.  Le business des applications mobile devrait rester limité.

Les revenus générés par la data sur mobile devraient compenser la baisse de ceux de la voix en Europe. Selon une étude réalisée par le cabinet Arthur D. Little et Exane BNP Paribas, les revenus tirés de l'Internet sur téléphone mobile vont progresser de 25 % par an d'ici 2015 en Europe. Le chiffre d'affaires de l'Internet mobile devrait alors représenter un revenu moyen par habitant de 4,5 euros par mois en 2015 contre 1 euro actuellement, soit une opportunité de revenus de 27 milliards d'euros pour les opérateurs européens.

Jusqu'à présent, les revenus des opérateurs tirés de la data n'ont pas permis de compenser le déclin des revenus tirés de la voix. En 2009, l'industrie européenne du mobile a vu son chiffre d'affaires global baisser de 2 %. Selon l'étude, menée auprès de 87 entreprises du secteur dans 12 pays européens, "les revenus des opérateurs mobiles pourront se stabiliser grâce à l'accélération de la croissance du marché des données mobiles".

L'accroissement des ventes de smartphones et des clés 3G en Europe devrait permettre l'essor du chiffre d'affaires de l'Internet mobile. A l'horizon 2015, Exane et Arthur D. Little prévoient que le taux de pénétration des smartphones atteindra de 60 % de la population européenne et 25 % pour les clés 3G. L'étude estime que le trafic de l'Internet mobile devrait ainsi être multiplié par 32 d'ici à 2015. Grâce aux technologies existantes, les opérateurs devrait pouvoir gérer cette croissance sans investissements massifs jusqu'en 2013.

La croissance des revenus data sera cependant nuancée par la nécessité pour les opérateur de subventionner fortement ce types de terminaux, plus chers pour les consommateurs que des téléphones mobiles classiques. Par ailleurs, Exane et Arthur D. Little affirment que le marché des applications mobiles restera limité, avec 4 milliards d'euros attendus d'ici à 2012, soit seulement 3 % du chiffre d'affaires des opérateurs mobiles européens. La gratuité de l'immense majorité des applications téléchargées explique ce phénomène.