Google, Microsoft et Facebook se battent pour leurs avantages fiscaux

Les sociétés IT américaines implantées en Irlande s'inquiètent d'une éventuelle augmentation de l'impôt.

Le plan d'aide européen qui est en cours d'élaboration par l'Union Européenne et le Fonds Monétaire International pour l'Irlande, avoisinant les 90 milliards d'euros, pourrait remettre en cause son avantage fiscal sur les autres pays européens. L'Irlande taxe en effet les sociétés à hauteur de 12,5% de leurs bénéfices, contre un impôt sur les sociétés de 33,3% en France et une moyenne européenne de 25,7%. Par ailleurs l'ex-Tigre celtique a crée des zones franches pour attirer des acteurs des nouvelles technologies. D'après des sources internes, l'Etat irlandais envisagerait de négocier un élargissement de l'assiette de l'impôt sur les sociétés mais pas son taux.

Les multinationales implantées en Irlande en tête desquelles on trouve les géants des nouvelles technologies Google, Microsoft, Facebook, Intel, HP ou encore IBM, qui échappent en partie aux autres taxations européennes en facturant leurs services depuis l'Irlande, craignent de voir un gros avantage compétitif leur échapper. Grâce à un aménagement du système irlandais le géant de Moutain View parvient même à payer un impôt sur les sociétés de 2,4% (lire l'article : Comment Google ne paie que 2,4% d'impôts hors Etats-Unis, du 25/10/2010). Microsoft et Intel, associées à Bank of America et Merrill Lynch ont adressé une lettre aux autorités du pays pour souligner l'impact négatif que pourrait avoir une telle évolution sur les investissements dans le pays.

Les entreprises étrangères implantées en Irlande sont à l'origine de 70% des investissements en recherche et développement. Elles représentent 6,8% de la population active locale et 55% de l'impôt sur les sociétés. Selon le président de la Chambre de commerce américaine, Lionel Alexander, "La simple vérité, c'est que le taux d'imposition en Irlande n'est pas le plus compétitif du monde. Lorsque nous concourons pour des emplois et des investissements, nous le faisons non contre l'Union européenne, mais contre des Etats comme Singapour, Israël, l'Inde et la Chine".