Alexandre Dreyfus (Chiligaming.com) "40 % des joueurs de poker online sont abonnés à Free"

Le fondateur de Chiligaming.com, nouveau partenaire de Free dans les jeux en ligne, explique l'intérêt de s'allier au FAI pour percer sur le secteur en France. Pour lui, ce sera un combat de titans

Quelle est la nature du partenariat que vous avez passé avec Free ?

L'ouverture du marché des jeux d'argent en France donnera lieu à une bataille de titans entre les acteurs, en premier lieux avec la Française des Jeux. L'objectif de ce partenariat est de profiter de la puissance marketing de Free pour lancer notre offre en France, lorsque nous détiendrons un agrément. Free détient près de 25 % de parts de marché en France. Il est particulièrement fort chez les urbains et les jeunes. Un profil qui correspond très bien à celui des joueurs de poker. Nous estimons d'ailleurs que 40 % des internautes qui jouent au poker en ligne en France sont des abonnés de Free.

Si nous nous associons à un acteur de ce calibre, c'est parce que je ne pense pas qu'il y ait de place pour les start-up sur ce marché. Nombre d'entre elles se lancent sur un modèle gratuit en prévoyant de passer au payant lorsque la législation le permettra. Mais c'est faux. Ceux qui veulent parier de l'argent le font déjà. Et ceux qui sont aujourd'hui sur des sites gratuits ne migreront pas, ou en faible proportion.

Qu'allez-vous mettre en place, allez-vous trouver d'autres partenaires ?

Le site Chilipoker.fr sera lancé dès que nous en aurons le droit. Free en sera le principal distributeur en France. Nous ouvrirons aussi Chilibet, le site de paris sportifs qui doit être lancé avant l'été. Nous opèrerons sous notre marque, nous ne ferons pas de marque blanche. Notre partenariat concerne d'abord le Web, mais nous avons aussi vocation à lancer des projets technologiques avec eux, dont je ne peux pas encore parler. Par ailleurs, nous discutons toujours avec des chaînes de télévision ainsi que des groupes de presse pour d'éventuels autres partenariats.

Comptez-vous lever des fonds pour financer votre implantation en France ?

Non, je détiens 100 % de Chiligaming et je n'ai pas l'intention d'ouvrir mon capital. La société est rentable et autofinance son expansion. Ce sera aussi le cas en France, comme en Italie où nous avons demandé une licence. Pour sa deuxième année d'activité, Chiligaming a réalisé un chiffre d'affaires de 6,35 millions d'euros. La crise a quelque peu fait baisser les revenus sur le secteur des casinos en ligne, mais le poker n'est pas touché.