Une série de de suicides pousse la Corée à réguler le Web

La diffamation sur Internet inquiète la Corée du Sud, à tel point que le gouvernement coréen envisage de légiférer pour encadrer la liberté d'expression en ligne. Depuis le début du mois d'octobre, le pays du matin calme est en émoi à la suite d'une série de suicides liés à des rumeurs circulant sur Internet. Dernière en date, l'actrice Choi Jin-Shil, 39 ans, retrouvée morte dans son appartement le 2 octobre dernier.

Depuis un mois, près d'un millier de policiers scrutent les blogs et les forums de discussion pour identifier les internautes diffusant des propos diffamants. Le parti de la majorité veut d'ailleurs faire passer une loi punissant la diffamation en ligne. L'opposition conteste cette loi, accusant la majorité de vouloir appliquer la loi martiale sur Internet.

L'an dernier, le régulateur coréen des télécommunications avait déjà imposé aux sites accueillant quotidiennement plus de 300 000 visiteurs de contrôler l'identité des internautes contribuant à leurs forums de discussion en les obligeant à donner leur nom et numéro de sécurité sociale. Le gendarme des télécoms veut désormais rendre ce contrôle obligatoire pour tous les sites accueillant plus de 100 000 visiteurs quotidiens. En 2007, la police coréenne a recensé plus de 10 000 cas de diffamation en ligne, contre un peu plus de 3 600 en 2004.

Choi Jin-Shil aurait, selon les rumeurs circulant sur Internet, prêté plus de 2 millions de dollars à un acteur criblé de dettes, Ahn Jae-Hwan. L'actrice était soupçonnée d'avoir fait appel à des prêteurs sur gages afin de récupérer son argent. Ahn Jae-Hwan s'était lui-même suicidé au début du mois de septembre. En 2007, deux autres célébrités s'étaient données la mort suite à des accusations circulant en ligne sur leur compte.