Les Cnil européennes demandent des actes à Google

Les Cnil européennes demandent des actes à Google Au nom des 27 Cnil européennes, l'autorité française a conclu son enquête en demandant à Google d'être plus transparent sur l'utilisation des données privées.

La Cnil vient de rendre les conclusions d'une longue enquête à l'encontre de Google et à la demande de l'ensemble des 27 autorités homologues européennes. Ces dernières recommandent au groupe de fournir "une information plus claire des personnes et demandent à Google d'offrir aux utilisateurs un meilleur contrôle de la combinaison de données entre les nombreux services qu'elle propose". Il est également demandé à Google d'apporter des modifications à des outils pour "éviter une collecte excessive de données".

Concrètement les Cnil européennes estiment que Google n'informe pas assez ses utilisateurs quant à ce qui est fait de leurs données personnelles et lui recommandent "la mise en place d'une présentation avec trois niveaux de détails qui assurera une information conforme aux exigences de la Directive sans dégrader l'expérience des utilisateurs". Mais ce n'est pas tout : la Cnil estime nécessaire que les utilisateurs puissent maîtriser la confidentialité des données confiées à chaque service de Google et donc de rompre avec une politique de confidentialité généralisée, notamment en simplifiant le droit d'opposition et en "distinguant les outils utilisés pour la sécurité et ceux utilisés pour la publicité". Enfin, les autorités européennes exigent de la part de Google d'informer sur les durées de conservations de données et de s'y engager. 

La France a joué un rôle important dans cette lutte en faveur de la protection des données privées : en janvier, Google a annoncé simplifier sa politique de gestion de données, ce qui a poussé la Cnil à engager son enquête (lire l'article "Google simplifie sa politique de gestion des données personnelles", du 25/01/2012). Suite à cette annonce, la Cnil repprochait au géant du web de ne pas respecter la directive européenne sur la protection des données (95/46/CE). Mais sans réaction de la part de Google, entrainant alors une enquête à l'échelle européenne (lire l'article "Données personnelles : Google refuse de céder aux pressions de la Cnil", du 29/02/2012).

Il y a deux jours, c'est la Federal Trade Commission, le gendarme de la bourse américaine qui menacait la multinationale d'une enquête antitrust, l'accusant d'abus de position dominante (lire l'article "La FTC envisage une procédure antitrust contre Google", du 15/10/12). Toutes ces menaces vont ouvrir la porte à une nouvelle bataille juridique pour le géant du Web, qui jusque-là a privilégié les négociations de longue haleine à la transparence.