En Ukraine, cyberattaques, désinformation et coupures d'Internet

En Ukraine, cyberattaques, désinformation et coupures d'Internet Les attaques ne sont pas que terrestres, entre malwares destructeurs de données, destruction d'infrastructures de communication et montages vidéo de propagande.

Depuis plusieurs semaines, les sites gouvernementaux ukrainiens ainsi que des établissements bancaires du pays subissent des cyberattaques. Rien que le mercredi 23 février, les sites du ministère de la Défense, du ministère des Affaires étrangères et du Conseil des ministres, ainsi que Privatbank, la plus grande banque commerciale du pays, ont été la cible d'attaques DDoS. Ces dernières visent à rendre indisponible un serveur pendant un laps de temps plus ou moins long.

Mais ce 24 février, c'est une arme autrement plus destructrice que les chercheurs de l'ESET Research Labs ont découvert. Un malware, déjà installé sur "des centaines" d'ordinateurs ukrainiens, qui efface purement et simplement les données. Un malware que le lab a décidé d'appeler HermeticWiper et  qui, selon leurs observations, serait en préparation depuis presque deux mois. Pourquoi Hermetic ? Car le virus se cache derrière un certificat nommé Hermetica Digital Ltd, comme on peut le voir dans l'image ci-dessous :

Autre facette de la guerre numérique, popularisée par le terme fake news, la désinformation. Les exemples sont légion, de la supposée idéologie nazie des dirigeants ukrainiens au pseudo génocide des populations russes dans le Donbass, en passant par les photos et vidéos trafiquées ou mises en scène visant à dénoncer des agressions de la part des forces militaires ukrainiennes ou amies de ces dernières. Exemple ci-dessous avec cette vidéo d'une supposée tentative de sabotage, qui ne résiste pas à un examen poussé : date de création antérieure à l'évènement dénoncé et ajout d'éléments audio dont on retrouve en plus la source sur… Youtube.  

Enfin, dans toute guerre, les moyens de communication sont visés, au même titre que les ports et aéroports. Résultat, l'accès à Internet est devenu fluctuent dans une partie de l'Ukraine, comme le montre ci-dessous le graphique de Netblocks, centré sur la ville de Kharkiv, visée par des bombardements :

Netblocks précise : outre l'accès à Internet, les lignes fixes de l'opérateur Triolan subissent des coupures, contrairement au réseau cellulaire.