eSearch Vision vise 50 % de croissance en 2009

Créé en 2004 par les fondateurs d'Assurland, eSearch Vision pense profiter de la crise pour accroître ses activités dans le search marketing sur le Web mais aussi sur mobile, ainsi qu'en matière de display.

Créé en 2004 par les fondateurs d'Assurland, eSearch Vision propose ses services sur le marché français depuis 2005. L'agence spécialisée dans le marketing à la performance utilise une plate-forme de gestion automatisée pour optimiser la création et la diffusion de campagnes de liens sponsorisés sur Internet. Une solution utilisable directement par les annonceurs via une licence. eSearch Vision, qui compte plus de 200 clients dans le monde, a récemment remporté les budgets d'Orange pour la France, Séphora aux Etats-Unis et gère entre autres celui d'Apple Store depuis deux ans et demi, soit 200 millions d'euros investis en SEM cette année. L'objectif pour l'entreprise : doubler ses investissements et ses revenus l'année prochaine.

En 2008, eSearch Vision a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros dans le monde, soit une croissance d'environ 50 % par rapport à 2007, calcule Olivier Moustacakis, PDG et co-fondateur de l'agence. "Mon objectif pour 2009 est de maintenir cette croissance voire de l'accroître. En effet, la crise actuelle provoque une contraction des budgets de communication des annonceurs et profite à Internet et au SEM pour leur mesurabilité." Une tendance en faveur du search marketing observée surtout aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, mais qui vient progressivement en France.

Et suivant un modèle qui se développe de plus en plus en Europe, eSearch Vision intervient de plus en plus en tant que conseil à la demande des annonceurs. "Les budgets de SEM sont plus importants qu'avant et les clients ont besoin de les maîtriser en interne, explique le patron de l'agence. Notre équipe d'analystes cherchent d'ailleurs les meilleures pratiques pour améliorer le quality score et profite des retours d'expérience du marché mature qu'est celui des Etats-Unis où nous sommes implantés. Ils forment ensuite les chargés de compte qui travaillent directement avec les clients." Cette démarche est notamment nécessaire pour suivre les changements fréquents d'algorithme effectués par Google.

Pour les annonceurs qui confient la gestion de leurs campagnes de liens sponsorisés à eSearch Vision, le prestataire leur envoie chaque semaine un rapport et propose toujours à son client l'accès direct à la plate-forme dans un souci de transparence.

S'adaptant au gré du marché, eSearch Vision se diversifie. Il faut dire que Google a lancé il y a quelques mois un modèle à la performance pour le display, c'est-à-dire un système d'enchères similaire à celui employé pour le search marketing. C'est pourquoi eSearch Vision propose maintenant de gérer la diffusion de campagnes display sur le Web mais également les campagnes de liens sponsorisés sur mobile. "Nous avons interfacé de nouvelles briques sur notre plate-forme de gestion et d'optimisation de campagne de liens sponsorisés. C'est le même métier."

Au coeur du métier de l'agence, une équipe de vingt ingénieurs ajoute constamment de nouvelles fonctionnalités à sa technologie. Parmi les plus récentes, figure l'analyse des structures de campagnes, sorte d'audit pour l'aide à la décision. Une pige concurrentielle est également disponible. Autre fonctionnalité, eSearch Vision propose désormais une gestion de catalogue dynamique pour les e-marchands. L'API - Interface de programmation - de la plate-forme pouvant se connecter directement chez le client, une campagne de liens est optimisée en fonction de l'état des stocks. "Pour simplifier, nous répliquons le catalogue client directement dans notre plate-forme pour piloter la campagne non pas par mots-clés mais à la manière d'un business, souligne Olivier Moustacakis. Un mot-clé est alors tagué suivant les divers critères qui permettent de segmenter un catalogue : zone géographique, marque, produit, monnaie..."

L'agence est également en train d'interfacer les moteurs de recherche chinois et coréen, Baidu et Naver, sur sa plate-forme. "L'offre sera disponible dans quelques mois et répond aux problématiques d'annonceurs internationaux tels que Disney ou Apple Store qui communiquent dans plusieurs pays." Pour l'heure, eSearch Vision est en mesure de gérer 14 langues. La société est présente au niveau international avec plus d'une centaine de salariés, dont 50 en France. Olivier Moustacakis se pose également la question d'ouvrir ou pas un bureau en Asie dès 2009 pour gérer les campagnes locales jusqu'à maintenant prises en charge par le bureau de San Francisco. "Le problème c'est que les équipes travaillent de nuit à San Francisco pour adresser le marché asiatique", précise Olivier Moustacakis.

Enfin, eSearch Vision demeure indépendante et compte le rester. "Nous n'avons pas de nouvelle levée de fonds en vue, précise son PDG. Nous pouvons assurer notre développement en propre." En 2004, la toute jeune société avait effectué deux levées de fonds pour un montant total de 3,5 millions d'euros (lire l'article : eSearch Vision lève 3 millions d'euros, du 12/05/2005). Son capital est donc détenu par des business angels privés et ses fondateurs.