La Fondation Télécom associe les entreprises au financement de l'enseignement et de la recherche

Créée par l'Institut Télécom et présidée par le PDG de France Télécom, la Fondation a pour vocation d'associer les entreprises au financement de programmes et d'actions au sein des écoles d'ingénieurs et de chercheurs. Objectif : lever 25 millions d'euros d'ici 2012.

Voici un projet en ligne avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, adoptée par le Parlement en août 2007, qui encourage les partenariats industriels et financiers entre les universités et les entreprises du secteur privé. Vendredi 27 juin est née, sous la houlette de quatre grandes entreprises françaises, la Fondation Télécom. Sa vocation est d'associer directement les entreprises au développement et au soutien financier des ambitions et de la stratégie de l'Institut Télécom, réseau de grandes écoles d'ingénieurs et de management des télécommunications.

L'Institut Télécom regroupe 4 grandes écoles (Télécom ParisTech, Télécom Bretagne, Télécom SudParis et Télécom Ecole de Management), 2 écoles filiales créées en partenariat avec des universités et des entreprises (Télécom Lille 1 et Eurocom) et 2 écoles associées (ISTASE et ENSPS), soit un total de 5 000 étudiants, 600 enseignants chercheurs, 800 doctorants et 5 incubateurs d'entreprises. Les écoles de l'Institut forment des ingénieurs, conçoivent et expérimentent des systèmes et services innovants, explorent des domaines de recherche dans les sciences et technologies de l'information (STIC).

L'Institut Télécom fonctionne aujourd'hui avec un budget annuel de 140 millions d'euros, dont 100 millions de ressources de l'Etat. Budget insuffisant semble-t-il, pour soutenir les trois orientations stratégiques que s'est fixé l'Institut pour 2008-2012 : développer l'offre de formation, être un acteur majeur de la recherche en STIC dans le domaine des communications et favoriser le développement économique et l'innovation. L'Institut a donc créé la Fondation Télécom, dont l'objectif ambitieux est de récolter 25 millions d'euros d'ici 2012, dont 7 millions de niveau de flux. Elle s'adresse bien sûr à tous acteurs du secteur des TIC, mais également aux décideurs et responsables d'entreprises de tous secteurs qui souhaitent mettre les technologies au service du développement économique et social.

Les activités de la Fondation Télécom seront d'élaborer, de coordonner et de financer des programmes de recherche et prospective (mise en place notamment d'un Think Tank sur la société numérique), d'innovation (financement de laboratoires, bourses de recherche, création d'un réseau actif entre PME, start-up et partenaires), de formation (financement de bourses internationales, formations sur les contenus du futurs), et de rayonnement de l'Institut Télécom. Au-delà des grands programmes, la Fondation portera le financement de chaires d'enseignement et de recherche et de développement de plates-formes de recherche spécifiques sur des sujets innovants et en lien avec les besoins de la société (sécurité quantique, multimédia massif, l'ultra haut débit, etc.).

La fondation Télécom compte d'ores et déjà quatre membres fondateurs - Alcatel-Lucent, BNP Paribas, France Télécom et SFR, qui se sont engagés sur un apport en capital de 250 000 euros et un apport en flux de 200 000 euros par an pendant 5 ans. D'autres partenaires (Atos Origin, Bouygues Telecom, Ericsson, StreamWide) ont rejoint la Fondation à différents niveaux de participation (partenaire stratégique ou associé ou bienfaiteur). La Fondation se lance ainsi avec un budget initial de 7 à 8 millions d'euros.

Elle a constitué mi-juin, à l'issue de son premier conseil d'administration, son comité exécutif : présidé par Didier Lombard, le PDG de France Télécom, il réunit des représentants des autres membres fondateurs (Richard Lalande de SFR, Olivier Baujard d'Alcatel-Lucent, Alain Marbach de BNP Paribas), de l'Institut Télécom et des personnalités qualifiées.

La Fondation repose sur un "nouveau concept de gouvernance", "une vision ambitieuse d'une construction collective du futur numérique", a expliqué lors de la conférence de presse de lancement Guy Roussel, président d'Ericsson France et vice-président de la Fondation Télécom. "Les partenaires donateurs ne sont pas que des donateurs. Il ne s'agit pas d'un mécénat, précise-t-il, mais d'un modèle gagnant-gagnant." Tous les membres et partenaires, selon leur niveau d'investissement, auront en effet accès en retour à l'expertise de l'Institut Télécom : à des viviers de diplômés, à des profils d'étudiants étrangers sélectionnés, à des thèses et des post-docs, à des brevets, à des projets d'innovation et de transfert de technologies, à des rapports de veille scientifique, etc.

"Etre acteur de la Fondation Télécom, c'est investir sur le long terme, faire un pari sur les actifs du futur dans le secteur des TIC, un secteur essentiel à la croissance de l'économie de notre pays", a conclu lors de la conférence de presse Didier Lombard, récemment élu premier président de la Fondation Télécom.