L'Hadopi s'attaque au chiffre d'affaires des FAI


Les internautes bannis des réseaux pour piratage n'auront pas à payer leur connexion au Web, malgré leurs engagements contractuels. Bercy prévoit 180 000 suppressions de lignes par an.

Plus les contours de la riposte graduée se dessinent et plus la note s'annonce salée pour les FAI. Les internautes se voyant coupés leur accès Internet pourraient ainsi ne pas avoir à payer ce service aux FAI si le texte voté par les députés était confirmé par les sénateurs. Si tel était le cas, les FAI ne pourraient alors plus leur facturer que le service téléphonique et l'accès à un bouquet audiovisuel, dans le cas d'une offre triple play.

Selon Christine Albanel, les FAI se verront donc amputés de près d'un tiers (entre 7 et 10 euros) des revenus d'abonnement de leurs clients bannis des réseaux. Une mesure qui pourrait s'avérer coûteuse si le traitement automatisé de la riposte graduée aboutit à des coupures d'accès massives. Et c'est justement ce que prévoit un rapport du Conseil général des technologies de l'information (CGTI), qui prévoit 180 000 suspensions de connexions par an. Soit 1 % d'abonnés en moins dès la première année. Un coût à ajouter aux 70 millions d'euros à de dépenses à supporter pour les FAI pour mettre en application la riposte graduée entre 2009 et 2012, selon une autre estimation du CGTI.

Après des années de lobbying intense, l'industrie de la culture n'est plus très loin d'atteindre son objectif de durcissement de lutte contre le piratage. Une réussite qui pourrait coûter à terme plus cher aux FAI que la taxe sur leur chiffre d'affaires que réclamait un temps l'industrie musicale pour compenser ses difficultés économiques.