Comment la crise révèle l'utilité de la tech

La génération Y et les millénials l'ont déjà bien compris : l'avenir sera numérique. Mais la crise que nous subissons a mis en lumière cette réalité auprès de populations qui jusqu'à présent s'en préoccupaient peu, voire pas du tout.

Jamais sans mon smartphone

Pendant le confinement, alors que nos sorties étaient limitées au strict nécessaire, des Français peu familiers des nouvelles technologies ont passé leurs premières commandes en ligne. D’autres ont inauguré une réunion ou un apéro Skype ou Zoom : loin des bras, mais proche des yeux et des oreilles. La technologie est apparue comme la meilleure alliée de nos vies confinées. Ainsi, durant cette période, près d’un Français sur deux a passé plus de 3 h par jour sur son smartphone. 1 millénial sur 2 a même reconnu l’utiliser plus de 4 h quotidiennement, d'après une étude menée par l'IFOP du 25 au 27 mars 2020, auprès de 1000 répondants, de 15 ans et +, utilisateurs de smartphones. L’expression "mobile first" n’a jamais été aussi ancrée dans notre réalité.

Grâce à notre téléphone, nous avons pu échapper quelques heures à notre isolement, dialoguer avec nos proches, naviguer sur Internet, nous informer sur les sites des médias, partager des photos avec nos amis sur les applications de messageries instantanées et les réseaux sociaux, suivre des cours de sport en ligne ou des formations, écouter de la musique… Et si le smartphone a permis de maintenir ce lien si précieux entre les Français, il n’est pas le seul à avoir révélé l’importance de la tech en temps de crise.

Une tech solidaire, patriotique et généreuse

Durant les 3 derniers mois qui se sont écoulés, pas un jour ne s’est passé sans que les grands médias d’information ne relaient les formidables prouesses de la tech pour contrer les effets de la crise et du confinement. Ainsi, les nouvelles technologies ont été cruciales pour les entreprises qui ont dû se réorganiser en télétravail et pour les enfants contraints à la classe à la maison. Elles furent aussi solidaires lors des appels aux dons sur les réseaux sociaux dans le but d’offrir des repas aux soignants ou de leur trouver des équipements de protection. 

Elles ont participé à l’effort sanitaire avec l’impression en 3D des visières de protection et de valves pour les respirateurs dont les soignants manquaient si cruellement. Elles se sont montrées patriotiques : des sociétés de la tech française ont en effet offert aux entreprises l’accès gratuit à leurs logiciels de collaboration à distance ou de sécurité pour permettre la poursuite de leur activité dans les meilleures conditions. Enfin, les nouvelles technologies ont été innovantes soutenant les chercheurs dans leur recherche d’un vaccin. 

Pendant cette crise, la tech est ainsi apparue aux yeux de tous comme un puissant et phénoménal accélérateur de progrès dans de nombreux domaines. 

Une fracture numérique et générationnelle à réparer

Mais la crise a aussi révélé la fracture numérique toujours bien présente dans notre pays. 10,1 % de la population n’a pas encore accès au haut-débit, selon une étude de 2019 de UFC-Que Choisir, et celui-ci reste aléatoire dans de nombreuses zones, malgré de grands plans régionaux et nationaux.

Elle met aussi en lumière une fracture générationnelle. L'illectronisme ou inhabileté numérique concerne aujourd’hui encore des millions de Français, du fait de leur âge ou de leur situation sociale. Des personnes souvent démunies face à la technologie, qui se retrouvent aujourd’hui coincées entre la crise sanitaire et la crise économique. Pour eux, bien plus encore que pour d’autres, bénéficier de l’égalité numérique est fondamental. Ainsi, le nombre de décrocheurs scolaires a rendu ces inégalités numériques plus visibles, révélant parfois des foyers sous-équipés ou une maîtrise très aléatoire des nouvelles technologies.  

Cette différence face à la révolution numérique doit être gommée sans attendre. Si une crise devait de nouveau survenir dans les prochaines années, nos aînés, nos enfants, mais aussi les personnes les plus éloignées de l’emploi devront avoir toutes les cartes en main pour la gérer au mieux. Il faut ainsi encourager, promouvoir et soutenir la formation au numérique de nos populations au plus haut niveau de l’État. Nous pourrons ainsi retirer de ce temps d’inquiétude et de peur quelque chose de fondamentalement positif. Enfin, cette prise de conscience autour de la tech for good est une formidable opportunité pour les entreprises françaises du numérique de faire connaître leurs bonnes pratiques et de valoriser leurs initiatives qui font sens pour tous.