Ce que Free veut faire de sa licence 3G Un EBIDTA positif fin 2014

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Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep © Journal du Net / Benoît Méli

En arrivant tard sur un marché à faible croissance, où plus de 90 % de la population est déjà équipée, Free estime que sa principale opportunité de prise de parts de marché réside dans le taux de résiliation des clients de ses concurrents. Le groupe table sur le fait que l'attractivité de son offre conduira à une augmentation des taux de résiliation chez ses concurrents, à la fois sur les offres prépayées (taux de résiliation de 47,7 % entre le quatrième trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009) et les forfaits (14,6 %). 

Selon le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, l'investissement de Free pour monter son réseau s'élève à environ 1,5 milliard d'euros sur plusieurs années. En incluant le coût de la licence (240 millions d'euros), ainsi que la redevance de 1 % de son chiffre d'affaires 3G qu'il reversera à l'Etat, Free Mobile devrait investir environ 2 milliards d'euros dans le démarrage de son activité

Le business plan de Free Mobile, établi sur la période 2009-2029, prévoit un EBIDTA positif cinq ans après l'attribution de sa licence, soit fin 2014, deux ans après avoir démarré ses activités commerciales. "Free Mobile devrait atteindre son point d'équilibre en 2015", estime Jean-Ludovic Silicani, qui estime que les hypothèses d'Iliad restent "crédibles et prudentes", d'autant qu'il n'inclut pas les revenus tirés des MVNO dans son plan d'affaires. 

Le financement total du projet Free Mobile sera assuré par Iliad. Grâce aux liquidités que génère son activité haut débit fixe, l'Arcep estime qu'Iliad dispose d'une trésorerie et d'une capacité d'autofinancement "importantes" pour mener à bien ce projet. Et ce, même en tenant compte des investissements que le groupe prévoit dans le haut débit et le déploiement de la fibre optique. Reste à savoir si les liquidités générées par l'activité ADSL resteront aussi importantes : Numericable a baissé le prix d'entrée à 19,90 € par mois, ce qui a obligé Iliad à s'aligner via Alice. Et SFR pourrait également lancer une offre à 19,90 € /mois. D'autre part, Iliad a plus de difficultés à maintenir sa part de marché en recrutement de nouveaux abonnés.

Si nécessaire, Free Mobile bénéficie "du soutien de cinq banques de premier plan", précise l'Arcep. Iliad n'exclue pas non plus de procéder à une augmentation de capital, ce qui ne modifierait pas de manière significative la structure de son actionnariat, son fondateur, Xavier Niel détenant près des deux tiers du capital du groupe. Le fondateur de Free se dit par ailleurs prêt à réaliser un apport personnel en cas de nécessité