Fibre : France Télécom continue sa grève des investissements


France Télécom juge illégale la décision de l'Arcep obligeant les opérateurs à poser des fibres pour leurs concurrents. Il ne perd pas espoir de l'obliger à faire marche arrière.

Depuis le mois de juin, France Télécom n'investit plus dans la fibre optique en France. Et il ne prévoit pas de reprendre ses investissements. Lors de la présentation des résultats de l'opérateur sur le troisième trimestre, son directeur financier, Gervais Pellissier, a réaffirmé le refuse du groupe de se plier au modèle de déploiement décidé par l'Arcep.

Selon France Télécom, l'obligation faite aux opérateurs de poser des fibres supplémentaires dans les foyers pour ses concurrents entraîne un surcoût de 40 %. Une décision intolérable pour France Télécom. De son côté, l'Arcep évalue ce surcoût à seulement 5 %... et taxe la réaction de France Télécom de coup de bluff afin de déployer son réseau seul dans son coin et pratiquer la règle du "premier arrivé, premier servi" dans les foyers et les immeubles et ainsi préempter le marché sur des concurrents.

"Le régulateur n'a pas carte blanche pour décider à lui tout seul de la réglementation qu'il souhaite", estime Gervais Pellissier, qui juge illégal le "partage de propriété" des fibres optiques posées pour le compte d'un autre auquel l'Arcep a soumis les opérateurs. Selon lui, "tout n'est pas réglementaire, il y a un certain nombre de décisions à prendre du domaine législatif, par le Parlement, ou éventuellement du domaine du pouvoir exécutif".

En attendant, France Télécom résiste plutôt bien au contexte économique. Si son chiffre d'affaires baisse de 6,4 % à 12,68 milliards d'euros au troisième trimestre, cette baisse reste inférieure aux attentes du marché. En France, l'opérateur historique compte 25,4 millions de clients mobile, et 8,8 millions d'abonnés à l'ADSL. Par ailleurs, il recensait 596 000 clients à ses chaînes Orange Sport et Orange Cinéma et avait vendu 1,3 millions d'iPhone au 30 septembre.