Après avoir conquis 1 000 parkings en France, YesPark s'attaque à l'Italie

Après avoir conquis 1 000 parkings en France, YesPark s'attaque à l'Italie L'application de stationnement longue durée, qui loue les places de parking vacantes des bailleurs sociaux, a signé un premier client à Turin et prépare son lancement dans cinq autres villes italiennes.

YesPark traverse les Alpes. Cette start-up française, qui permet de louer via son application 25 000 places de stationnement inutilisées dans un millier de parkings appartenant à 140 bailleurs sociaux répartis dans toute la France, débute son expansion internationale par l'Italie. Elle a décroché un premier contrat avec le bailleur ATC Piemonte Centrale, qui lui accorde la location de 50 places vacantes dans deux de ses parkings à Turin. Une première étape, avant d'étendre progressivement sa présence à d'autres parking de ce bailleur. Si l'opération s'avère concluante, YesPark pourrait ensuite récupérer la gestion de la totalité du millier d'emplacements vacants dont dispose ATC Piemonte Centrale. 

La start-up est en discussion avec d'autres bailleurs italiens afin de se lancer dans les prochains mois à Gênes, Milan, Naples, Pise et Rome. "Nous avons choisi l'Italie car le pays dispose de grandes villes denses avec une culture de la voiture, des prix de stationnement assez élevés et de grands propriétaires fonciers", explique Thibaut Chary, PDG de YesPark. La start-up s'intéresse aussi aux marchés allemand, néerlandais et britannique, mais se concentrera sur l'Italie en 2019.

En France, YesPark s'est développée en visant les bailleurs sociaux. Les plans d'urbanisme français imposent un certain nombre de places de stationnement par logement social. Sauf que les locataires ont le droit de refuser de payer la place de parking comprise dans leur loyer. Couplé au fait que les habitants de logements sociaux sont en moyenne moins possesseurs de voitures, leurs bailleurs disposent donc de nombreuses places de stationnement vacantes. YesPark ne retrouvera pas cette configuration à l'étranger et s'adressera plutôt à des bailleurs institutionnels (non sociaux), qui "existent peu en France" d'après Thibaut Chary.

"L'Italie dispose de grandes villes denses avec une culture de la voiture, des prix de stationnement assez élevés et de grands propriétaires fonciers"

Mais les fondamentaux resteront les mêmes : YesPark gère tout le processus de location pour le compte du bailleur, qui doit seulement faire installer un boitier connecté permettant d'accéder au parking avec l'application. Les locations se font pour une durée minimale d'un mois (dix mois en moyenne), au même prix que celui facturé aux locataires de l'immeuble. Des tarifs compris entre une vingtaine d'euros par mois pour une petite ville comme Saumur et jusqu'à 200 euros dans le centre de Paris.

Les prix peuvent fluctuer à la hausse, via un système de tarification dynamique, en fonction de la demande. YesPark prélève une commission dontle montant varie selon la taille du parking et sa localisation. Thibaut Chary ne détaille pas la fourchette, précisant seulement que cette commission dépasse les 10%. Le bailleur rogne donc sa marge, mais avec la promesse de trouver plus facilement preneur pour ses places vacantes que s'il s'y prenait tout seul.

Fondé en 2014, YesPark s'est développé sans levée de fonds et est déjà rentable, grâce à un modèle basé sur des coûts fixes très faibles et des revenus immédiats. Cela va-t-il changer, alors qu'il faut investir en marketing pour se faire connaître dans un nouveau pays ? Pas forcément, à en croire Thibaut Chary, car le business de YesPark et son marketing sont très localisés : ils s'adressent aux automobilistes vivant à proximité du parking en question. "Nous ne faisons pas face aux problématiques d'échelle et de masse critique d'autres services", justifie l'entrepreneur. "Nous ne cherchons pas à être connus de tous les Italiens, mais par ceux qui habitent dans un rayon de 500 mètres autour de notre parking ".