L’innovation comme marque de fabrique des entrepreneurs

Pour bénéficier pleinement de la dynamique du numérique, nous devons mettre en place une politique volontariste d’accélération des programmes d’investissement dans les infrastructures numériques de très haut débit et intensifier nos efforts de formation aux usages du numérique.

La France ne retrouvera une croissance forte et durable qu’à condition de s’engager résolument sur de nouveaux marchés, d’inventer des produits radicalement différents, d’être pionnière dans des services inédits. Pour ce faire, les entrepreneurs doivent être mis au centre de tout. Ce sont eux qui par leur pouvoir d’innovation et de création développeront les entreprises de demain. Nous devons tout faire pour que les dispositifs incitatifs comme le crédit impôt recherche (CIR) soient maintenus et étendus.
L’extraordinaire croissance à venir de l’économie numérique est prometteuse. Celle-ci va tout transformer et pourrait engendrer beaucoup d’emplois. Selon une estimation du Boston Consulting Group, la valeur de l’économie numérique va doubler d’ici 2016. Le cabinet McKinsey a calculé qu’au cours des quinze dernières années 700 000 emplois ont été créés en France grâce au numérique. Ce dernier ne doit plus être considéré comme un secteur à part entière, c’est-à-dire à part. Il est désormais totalement transversal.
Les nouveaux entrepreneurs et les business angels ont compris les opportunités formidables que recèlent le numérique. Et ce avant tout le monde. Avec eux, le Medef veut passer à la vitesse supérieure; la France dispose d’atouts considérables qu’elle a tendance à négliger. L’école mathématique française, notre expertise en compression de données, notre excellence en 3D constituent des appuis pour devenir un pays leader.
Pour bénéficier pleinement de la dynamique du numérique, nous devons mettre en place une politique volontariste d’accélération des programmes d’investissement dans les infrastructures numériques de très haut débit et intensifier nos efforts de formation aux usages du numérique.
Nous demandons d’assurer à court terme le déploiement exhaustif du haut débit (10 Mbits/s) sur l’ensemble du territoire en utilisant toute la gamme des technologies disponibles. Un effort particulier doit être fait pour faire basculer toutes nos TPE et toutes nos PME dans l’ère du numérique. Pour cela nous demandons un crédit numérique TPE-PME et l’affinement de certains critères du CIR pour que certaines activités très innovantes du Web 2.0 soient éligibles.
Ces projets pour le futur pourraient être financés, sans entamer le budget actuel du Commissariat général à l’investissement, par la vente par l’Etat de certaines participations non stratégiques ou arrivées à maturité.

Car les entreprises du numérique font parties de celles qui innovent le plus. Or, l’innovation est un facteur déterminant de la compétitivité hors-prix de la France. Innover c’est inventer, découvrir, choisir l’originalité, aimer le changement, être précurseur, être le premier.
Mais il ne faut en rien réserver l’innovation, la création et l’initiative à une catégorie d’entreprises. Bien au contraire ! Avec le CIR, le développement des pôles de compétitivité, la réforme des Universités ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI), le potentiel du système d’innovation français s’est fortement développé ces dernières années sous l’impulsion du Medef et des pouvoirs publics. Ces progrès forment un tout indissociable qui a transformé la réputation de la France, et qui a renforcé son attractivité. De plus en plus d’entreprises françaises innovent. Depuis 2007, celles dont il est reconnu qu’elles réalisent un effort continu d’innovation technologique ont triplé. On estime aujourd’hui leur nombre à 23 000.

La réforme du crédit d’impôt recherche mise en œuvre en 2008 est une étape majeure de l’installation d’un environnement favorable à l’innovation. 15 000 entreprises en bénéficient dont 10 000 PME. Contrairement à ce qui est souvent dit, la réforme de 2008 a élargi les bénéficiaires à des secteurs ou à des tailles d’entreprises qui jusqu’alors étaient très limités dans leurs possibilités de R&D. Ainsi en 2007, le CIR accordé aux entreprises de moins de 250 salariés s’est élevé à 591 millions d’euros. En 2010, il était de 1,4 milliard d’euros.

Comment rendre encore plus fertile cet écosystème d’innovation ? Les enjeux sont connus : accroître les liens entre recherche privée et recherche publique ; encourager la création de centres de R&D sur notre territoire ; favoriser l’emploi scientifique ; donner autant d’importance à l’immatériel qu’au matériel ; se coordonner avec le projet Horizon 20-20 de la Commission européenne. Le Medef propose également un Pacte innovation où toutes les entreprises affirmeront leur ambition de contribuer à faire travailler mieux ensemble les différents acteurs, de développer leur effort de R&D en France, leur collaboration avec l’Université et l’enseignement supérieur et la mise en œuvre de binômes grandes entreprises/PME.
Pour que l’innovation dans les secteurs porteurs et créateurs d’emplois se pérennise, outre un cadre règlementaire efficace, le Medef considère qu’il est aujourd’hui nécessaire de placer l’entrepreneuriat au même niveau que le salariat et le fonctionnariat. En effet, l’entrepreneuriat est tout d’abord une nécessité économique et sociale. Ce sont ces entreprises créées ou reprises qui produiront les nouvelles richesses utiles à la collectivité, ce sont elles qui diffuseront l’innovation, ce sont elles qui revitaliseront les territoires, ce sont elles qui seront pourvoyeuses de nouveaux emplois.
Les entrepreneurs sont également vecteurs d’espoir: leur énergie, leur détermination, leur capacité à prendre des responsabilités entraîne le reste de la société. Dans un monde incertain, les valeurs entrepreneuriales deviennent plus que jamais notre socle immarcescible.

Il est donc nécessaire de « planter la graine de l’entrepreneuriat » en enseignant aux jeunes générations l’intérêt de l’échec surmonté. L’intérêt de la prise de risque, de l’autonomie, du jeu collectif. Cela passera notamment par l'école, à l'exemple de la nécessaire généralisation des mini-entreprises.

Entreprendre, c’est préparer une société plus ouverte, plus réactive, moins stratifiée... plus jeune et optimiste !