Un an d'investissement dans la fintech européenne : 5 leçons à retenir

En juillet 2018, nous avons annoncé le closing final de notre fonds BlackFin Tech à 180 millions d’euros, dans le but de participer activement au développement de l’écosystème fintech et insurtech européen.

Avec le fonds BlackFin Tech, nous avons réalisé nos premiers investissements dans la fintech européenne. Surtout, nous avons énormément appris. Voici quelques leçons que nous tirons de cette première année d’activité.

L’année qui vient de s’écouler a confirmé une tendance bien établie : l’écosystème fintech et insurtech est en pleine ébullition, avec des levées de fonds de plus en plus importantes, à des valorisations de plus en plus élevées… C’est la conséquence d’une concurrence accrue entre fonds d’investissement, qui ont tous dans le viseur un nombre limité de start-up très prometteuses.

Première leçon pour nous et nos collègues VC : dans cet environnement ultra-compétitif, il faut être plus réactif que jamais, en étant capables de boucler des tours de table très rapidement, tout en acceptant des valorisations élevées. La qualité a un prix !

Seconde leçon : il nous faut élargir notre terrain de chasse. En investissant plus tôt, dès la phase d’amorçage. En investissant plus loin, dans des marchés encore peu concurrentiels. Et en investissant mieux, en allant à la rencontre d’entreprises qui n’ont, jusqu’ici, pas eu besoin de lever des fonds.

Dans la fintech et l’insurtech, passer de la start-up à la scale-up est encore plus complexe que dans d’autres domaines. La première vague (paiement entre particuliers, crowdlending, robo-advisors…) fait actuellement face à un vaste mouvement de consolidation. Beaucoup des pionniers ferment leurs portes, fusionnent avec des concurrents ou se vendent à des acteurs établis. Même les leaders de marchés peinent à délivrer la croissance espérée.

C’est notre troisième leçon, pour les entrepreneurs cette fois-ci : choisissez avec soin les fonds qui vous accompagnent dès la phase d’amorçage. Parce que la fintech est à la mode, beaucoup d’investisseurs s’y intéressent en ce moment, mais sans avoir d’expertise précise du secteur. Rien ne dit que lorsque les temps seront moins propices, ils seront toujours là... Entrepreneurs, assurez-vous de vous entourer de fonds qui s’engagent sur le long terme.

Autre tendance qui se confirme : la faiblesse des taux d’intérêt, qui complexifie la donne pour les banques et les assureurs. Dans ce contexte, si vous êtes à la tête d’une start-up, soyez ambitieux, ne vendez pas trop tôt (notre leçon numéro 4). Le paysage des services financiers est en pleine reconstitution. Les acteurs établis souffrent et dépensent plus de temps et d’énergie à réduire leurs coûts qu’à innover. Les géants de 2040 ne sont peut-être pas encore nés !

Enfin, il faut se rendre à l’évidence : les entrepreneurs qui lèvent des fonds actuellement sont très majoritairement des hommes, blancs, trentenaires, issus des meilleures écoles de commerce et d’ingénieurs, souvent passés par les mêmes cabinets de conseils ou start-up… Cette situation n’est pas propre à la fintech et à l’insurtech. Notre 5ème leçon est donc pour tout l’écosystème : soyons plus ouverts à la diversité ! C’est même un moyen d’aller chercher davantage de performance.