Le poste utilisateur, prochain terrain d’action du digital bancaire ?

En 2015, la digitalisation du secteur bancaire est entrée dans une phase d’accélération et renoue avec des projets de grandes ampleurs. Pourtant, un domaine clé semble encore délaissé par le secteur : la sécurisation du poste utilisateur.

En 2015, en France comme au Benelux, la digitalisation du secteur bancaire est entrée dans une phase d’accélération et renoue avec des projets de grandes ampleurs qui électrisent la place à Paris comme à Bruxelles.  Comme toujours, cet activisme est le fruit de stratégies offensives et défensives.

Offensivement, le secteur regorge d’opportunités. Les moteurs sont connus :
 
- La mobilité et les usages digitaux sont l’occasion de rénover la relation client en multipliant les interactions (jusqu’à l’engagement dématérialisé) et proposant de nouveaux produits (dont prochainement des objets connectés).
- L’amélioration continue des outils internes est une source d’innovation et de productivité et aussi l’occasion d’un aggiornamento méthodologique majeur autour de l’agilité.

Défensivement, il doit réagir aux  périls que le net fait peser sur ses métiers traditionnels.

- Au niveau de paiements, il faut limiter l’impact des nouveaux entrants (Paypal, Be2Bill, SoFort …etc) que favorisent les évolutions réglementaires.
- Au niveau des crédits, les GAFA disposent à la fois des liquidités et des capacités de scoring pour venir perturber le secteur.
- Au niveau de la gestion des fonds, c’est moins la concurrence que la cybercriminalité qui complique la tâche des établissements bancaires.  

Naturellement, ces risques et opportunités sont identifiés et efficacement traités par les grands groupes que nous avons pu croiser … sauf, semble-t-il, un : La sécurisation du poste utilisateur.

En effet, malgré la vague de diversification, les initiatives des banques en termes de sécurité du terminal restent timides. Certaines, comme Boursorama, HSBC, ING ou la Société Générale proposent bien à leurs clients d’utiliser Trusteer d’IBM mais cela n’améliore « que » la sécurité des connexions vers l’intranet bancaire pas le reste de la navigation.

En revanche, aucune banque (à notre connaissance) n’a encore inclut dans son offre gratuite ou payante de solution du type anti-virus, anti-spam ou filtre parental ...etc.

Pourtant en mettant à disposition de leurs clients ces outils, une banque pourrait :
- renforcer son statut de tiers de confiance. 
- récupérer des données de navigation pour les lier au CRM
- gagner en efficacité dans la lutte contre la fraude. 
- filtrer les concurrents les moyens fiables sur le paiement en ligne via la politique de sécurité.

Naturellement, il s’agit d’investissements conséquents et d’un projet d’ampleur qui nécessite d’associer la recherche d’un partenaire, un bon marketing, une relation utilisateur pointue et un volet réglementaire.

Mais cela semble à la portée d’une banque (ou d’un groupement de banques) et surtout … à la hauteur des enjeux.