Jenji lève 6 millions d'euros pour faciliter la gestion de notes de frais

Jenji lève 6 millions d'euros pour faciliter la gestion de notes de frais Grâce à ce deuxième tour de table, la fintech va pousser ses outils de gestion de dépenses auprès des grands comptes, créer une équipe marketing et ouvrir un bureau en Suisse.

Après un tour de table de 1 million d'euros en 2017, Jenji remet le couvert avec une levée de fonds de 6 millions auprès d'Idinvest et de l'accélérateur BtoB Axeleo. Cette fintech créée en 2015 propose une solution de gestion de frais professionnels basée sur de l'intelligence artificielle. Concrètement, quand un salarié veut faire une note de frais, il doit seulement prendre une photo du reçu. En quelques secondes, Jenji extrait les données nécessaires (vendeur, catégorie de la dépense, TVA, devise…) pour les numériser et les transmettre à la direction financière de l'entreprise.

La fintech permet également au collaborateur de jeter son justificatif juste après l'avoir pris en photo. Plus besoin de le conserver en version papier et de l'archiver. Pour ce faire, la start-up a noué un partenariat (uniquement en France) avec Docapost, filiale du groupe La Poste spécialisée dans la numérisation des processus métier. Jenji facilite aussi la vie des directeurs financiers, en s'intégrant aux back offices comptable et de paie. Elle est par exemple intégrée à de grands noms du secteur comme Sage, Cegid et SAP.

"On répond à un ou deux appels d'offres par semaine face à des grands comme SAP Concur et Notilus"

Surtout, cette solution s'adapte à la réglementation fiscale et comptable de chaque pays. La jeune fintech se connecte également à des sites de voyage dont Oui.sncf ce qui permet aux voyageurs de créer une dépense de billets de train dans Jenji. Elle se démarque aussi par sa gestion des notes de frais en multidevises. "Si un de vos salariés détachés a fait une dépense en peso mexicain alors que l'entreprise est suisse mais a une filiale en Argentine, on s'occupe de générer les écritures comptables qui vous correspondent. Pas besoin de reventiler les montants à la main", explique Pierre Queinnec, CEO de Jenji.

La levée de fonds va permettre de continuer à pousser cette offre "standard" et la dernière-née : Jenji Studio. Celle-ci regroupe des outils d'analytics pour notamment faire du contrôle statistique et détecter les anomalies dans les dépenses. "Cela remplace les fichiers Excel et leurs macros qui tournent depuis 20 ans", résume le CEO de Jenji. Ce produit est uniquement dédié aux grandes entreprises et aux ETI qui ont des taux d'utilisateurs actifs élevés alors que son produit initial s'adresse à tout type d'entreprises. "Je pense qu'un jour on aura une offre d'analytics plus light pour les PME", avance tout de même le CEO.

L'Assemblée nationale comme client

La jeune pousse revendique aujourd'hui plus de 4 000 entreprises clientes (dont 350 clients ETI et grands comptes),  pour un total de 120 000 utilisateurs actifs mensuels. La fintech assure que le nombre d'actifs progresse entre 12 et 25% tous les mois. Dans son portefeuille, elle compte Lafarge Holcim, AG2R La Mondiale ou encore l'Assemblée Nationale. Mais aussi des associations comme la Fédération française de rugby. D'autres grands comptes devraient suivre dans les prochains mois.

"Aujourd'hui la Suisse est notre second marché après la France, devant le Luxembourg et le Maroc"

"On répond à un ou deux appels d'offres par semaine face à des grands du secteur comme SAP Concur, Notilus ou encore KDS, qui appartient à American Express", indique Pierre Queinnec. Elle assure ne rencontrer aucune autre fintech comme Mooncard (qui propose une carte de paiement en plus de la solution de gestion de notes de frais) ou Spendesk, originellement sur la note de frais mais qui s'est repositionnée sur toutes les dépenses d'une entreprise. Côté business model, Jenji facture 5 euros par utilisateur actif par mois avec un tarif dégressif selon le volume. Les grands comptes ont des tarifs négociés et les associations disposent de tarifs avantageux.

La levée de fonds va aussi permettre à Jenji de recruter des profils commerciaux et techniques et de créer une équipe marketing. "Nous voulons recruter plusieurs nationalités au sein de l'Europe pour nous permettre de répondre à des appels d'offres un peu partout sur le continent", précise le CEO. Aujourd'hui, la jeune pousse compte 37 salariés et a ouvert 22 postes. Un bureau suisse, probablement à Zurich, sera ouvert dans les prochains mois, avec trois personnes au début. "Aujourd'hui la Suisse est notre second marché après la France, devant le Luxembourg et le Maroc", indique le patron de Jenji, qui a déjà séduit de grandes entreprises helvètes comme Losinger Marazzi (entreprise du BTP rachetée par Bouygues Construction en 2006) et l'assureur Helvetia.

Jenji ne communique pas sur son chiffre d'affaires exact mais indique qu'il est compris entre "1 et 5 millions d'euros.". Une levée de fonds en série B est prévue dans les 18 à 20 mois.

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