Trader les cryptos en 2021 : oui, mais comment faire simple ?

Crypto-monnaies : en avoir, c'est bien ; pouvoir les trader, c'est mieux ! Une fois l'achat de crypto effectué, un phénomène en pleine explosion en 2020, quelles sont les solutions qui existent pour faire croître son crypto-patrimoine ?

Ce n’est pas 2 milliards, ce n’est pas 2 millions non plus, on compte dans le monde 200 millions d'individus possédant des crypto-monnaies (source : rapports de Chappuis Alder 2019 et de CoinMarketCap 2020). Une taille de communauté qui n’est plus négligeable !

Crypto-acheteurs ou crypto-traders, les crypto-enthousiastes en tout genre suscitent l’intérêt du grand public et n’hésitent plus à se faire connaître. La presse en parle plus régulièrement. Pour expliquer utilement ce phénomène comme le fait régulièrement le Journal Du Net à propos de la DeFi ou d'évolutions majeures de l'ETH. Le bitcoin a même fait la une du journal Le Monde le 1er décembre 2020, même si l’angle journalistique choisi ne consistait qu’à stigmatiser le sujet (à le lire, on se serait cru dans une émission TV de Julien Courbet).

Dans les faits, on assiste à un mouvement d’adoption qui s’accélère depuis 2020, au point que certains avancent des prévisions de croissance à 3 chiffres dans les 3 prochaines années.

Comme tout nouveau comportement génère de nouveaux paradigmes et de nouvelles interrogations, essayons de comprendre comment ces bénéficiaires de crypto-monnaies font pour trader ou conserver sereinement la diversité de leur portefeuille. Plus précisément, une fois l’achat de crypto effectué, quelles sont les solutions qui existent pour faire croître son crypto-patrimoine ?

A chaque profil investisseur correspond une stratégie distincte, qu’on peut classer en trois catégories.

1/ Le profil du Hodler (du verbe to hold avec les dernières lettres inversées)

Il s’agit du profil d’investisseur qui choisit d’acheter et de conserver ses crypto sur son wallet, sans autre mouvement que l’achat initial.

Les HODLers attendent tranquillement que le cours de leurs crypto-monnaies monte avec le temps. Leur attente est un pari sur l’avenir de la consolidation de l’économie des crypto-monnaies et des tokens des crypto-sociétés.

Cette catégorie d’investisseurs stocke ses crypto-monnaies sur :

  • Un hot wallet, c'est-à-dire un portefeuille connecté à Internet. Cela peut-être un logiciel installé sur l’ordinateur, une application mobile ou encore un web wallet, hébergé par un tiers. Les avantages principaux de cette solution sont le côté pratique et la facilité d’utilisation, mais attention car les clés privées restent hackables par des logiciels malveillants, virus ou malwares. Avec le hot wallet -non custodial- vous êtes bien l’unique propriétaire des clés privées et vous seul y avez accès.
  • Un cold wallet, c'est-à-dire un portefeuille non connecté à Internet. Il s’agit de périphériques matériels dédiés à cet usage, tels que les portefeuilles physiques (Ledger, Trezor, …), ou d’un papier imprimé, ou d’un papier avec rédaction manuelle indiquant les clés privées et les adresses de réception.

Pour le côté pratique, certains utilisateurs stockent des crypto-monnaies sur le compte courant des places de marché. C’est une manière d’agir souvent nécessaire pour faire du trading.

Attention : "not your keys, not your bitcoins". Ne jamais oublier que confier les clés d’un compte, c’est confier l’ensemble des crypto-monnaies de ce compte à un tiers de confiance. Cela signifie concrètement que vous ne détenez plus que la reconnaissance de dette de ce compte. Si tout va bien pour la plateforme, alors tout va bien pour vous. Mais si la plateforme se fait pirater ou qu’elle fait faillite, il n’y a absolument aucun recours ni contrepartie possible à espérer.

2/ Le profil du spéculateur Defi [Decentralized finance]

Il s’agit du profil d’investisseur qui choisit de faire fructifier son crypto-patrimoine en utilisant les outils mis en avant par le mouvement de la DeFi. 

Les investisseurs DeFi transfèrent leurs fonds sur des produits similaires à ceux proposés par les banques traditionnelles, tels des demandes de crédits ou des dépôts en coffre, l’achat de produits dérivés ou de l’épargne contre rémunération. En langage adapté au monde des crypto-monnaies, ces investisseurs font du lending (action de prêter et d’emprunter) ou du staking (sécurisation des nœuds validateurs d’une blockchain dans une mécanique d’effort/récompense). 

Ces actions sur et avec crypto ne sont réalisables que par le biais de nouveaux types d’intermédiaires : il s’agit soit de sociétés jouant le rôle de tiers de confiance (Binance, Celcius, …), soit d’applications décentralisées (Uniswap, Compound, …), soit de portefeuilles d’un nouveau genre car ils peuvent proposer des offres d’achat/vente/trading/prêts de crypto en mode P2P.

Les acteurs crypto proposant des services pseudo-bancaires ou néo-bancaires ou même bankless les plus cités sont :

  • Plateforme d’achat/vente avec service de staking : Binance, Kraken, Swissborg, et le français Coinhouse
  • Sociétés françaises spécialisées dans le staking et le mining : Just mining, Feel-mining
  • Protocole d’échange de cryptos ou plateformes françaises d’achat/vente de crypto : Uniswap, 1inch, Paraswap …
  • Protocole de lending : Compound, Aave, …
  • Protocole de gestion automatisée : Yearn Finance, dHedge, …
  • Smart portefeuilles non custodial : Argent, Monolith, Multis, …

3/ Le profil du spéculateur Trader

Il s’agit du profil d’investisseur qui choisit de faire fructifier son crypto-patrimoine par la spéculation à l’aide d’outils spécifiques de trading.

Avant d’aller plus loin, il est nécessaire de se rappeler que le trading - la spéculation financière - est un très vieux métier !

On trouve déjà des témoignages formalisés dans la Rome antique, avec des échanges de devises, des obligations et des placements effectués par les citoyens en place publique. La formalisation des métiers de ce secteur tel celui de broker - négociants des dettes du gouvernement et des prêts individuels, avec enregistrement des transactions sur des ardoises - fut établie par les prêteurs de Venise dès le XIVe siècle. Cette activité de négoce aura des évolutions fulgurantes au XXe siècle avec l’amélioration des capacités informatiques et celle d’internet.

La DeFi et le trading des crypto-monnaies constituent une étape supplémentaire qui s’inscrit dans cette continuité historique et financière de la spéculation et du négoce, ayant évolué avec les outils technologiques de leur temps. 

C’est pourquoi de nombreuses places de marché proposent des services de crypto-trading alors même que les crypto-investisseurs doivent faire face à une contrainte majeure : comment voir et gérer tous ses token de façon globale et rapide (BTC/ETH/XRP/…) alors qu’ils sont variés et hébergés sur différents exchanges (Kraken/Binance/Polignex/Aave/Compound/…) ?

C’est pour répondre à cette délicate question que le marché foisonne de nouvelles solutions. Ces acteurs cherchent tous à ce que les crypto-traders utilisent leur solution, qu’elle soit en mode centralisée ou décentralisée, en mode de contrôles classiques (Dex ou Cex) ou en mode de contrôle délégué et automatique (Pool AAM).

On peut citer des acteurs tels E-toro et Libertex. Ce sont des places de marché qui adressent des produits dérivés uniquement en format CFD (= contrats pour la différence). Les CFD ne donnent pas accès à la propriété du sous-jacent mais à leur représentation comme actif financier. C’est ce qui permet de spéculer sur la variation des prix d’un instrument financier sous-jacent (tels indices, métaux précieux, pétrole, matières premières, crypto monnaies) mais sans en détenir la propriété physique (une réplique du niveau des actifs).

Il existe par ailleurs des plateformes de trading telles Coinigy, Margin.de (ex Leonardo), TradeDash (racheté par Bittrex) dites de 1ère génération.

Depuis 2020, de nouveaux acteurs apparaissent et proposent des solutions encore plus adaptées à cette complexité mêlant à la fois une diversité des places de marché et des crypto-monnaies en portefeuille. L’enjeu technologique des plateformes de trading de nouvelle génération est très excitant. Les crypto-investisseurs pourront bientôt bénéficier d’interfaces unifiés permettant de trader sur de nombreuses places de marché et sur de nombreuses crypto-monnaies, qu’ils soient de profil débutant ou professionnel.

En conclusion, alors que les outils existants sont encore très complexes, l’année 2020 enregistre de nouveaux records sur les crypto-monnaies, autant en termes de cours que de volume de transactions.

A titre de comparaison, le bitcoin a connu une progression de 121% entre mai et novembre 2020, tandis que le Nasdaq a réalisé une progression de 26% sur la même période (source : Bloomberg).

Cette réalité factuelle a surpris de nombreux observateurs. Elle a sans doute aussi contribué à rassurer les banques centrales, désormais tentées d’émettre leur propre monnaie digitale (Monnaie digitale de banque centrale = MDBC en français) et augmenter de manière inédite leur marge de manœuvre en matière de politique monétaire.

Crypto-monnaies : en avoir, c’est bien; pouvoir les trader, c’est mieux !

L’année 2021 va connaitre l’émergence de solutions logicielles plus intuitives et fonctionnelles en termes d’expérience utilisateur. Avec pour mission d’apporter de la simplification et contribuer à améliorer l’expérience de trading.

Saluons cette belle énergie.

Tribune écrite en collaboration avec Claire Desombre (content writer pour Cryptonovae) et Baptiste Lac (Fondateur du Comptoir des Cybermonnaies)